mercredi 29 octobre 2014, par
Canadians do it better
‘Indie canadien’ est presqu’un genre en soi qui a connu son heure de gloire il y a quelques années. Et maintenant qu’il n’y a plus vraiment de courant dominant, certains ont continué, la plupart ont arrêté ou se sont tournés vers d’autres horizons, Arcade Fire restant l’exemple le plus marquant. Mais sans qu’on sache trop pourquoi, les gens de ce pays pratiquaient mieux que les autres ce son faussement débraillé et arrivaient mieux que d’autres à transmettre leur envie. Arrivés un peu par hasard à nos oreilles en 2008, The Rural Alberta Advantage symbolisait une des formes les plus abouties du genre. Deux albums et six ans plus tard, on remarquera que rien n’a fondamentalement changé, et c’est très bien comme ça.
Après 20 secondes environ, on les retrouve entièrement. Il y a toujours cette voix très éraillée, et surtout une batterie très énergique et poussée très en avant. C’est autour d’elle que ces morceaux s’articulent. Et puis il y a quelques morceaux bien hénaurmes, quelques envolées bien senties avec des hou-hou dedans (Terrified). D’accord, on connait ces ficelles par cœur, mais quand elles sont servies avec autant d’entrain, impossible de faire le ronchon de service. 45/33 aussi qui attaque franco, sans temps mort et frappe juste à chaque fois.
Allez-vous résister à la mélodie limpide de This City ? Je parie que non. Ils ont d’ailleurs la bonne idée de ne pas tout aborder en force, ce qui rend l’écoute plus gratifiante qu’épuisante. Ils insèrent donc du mid-tempo avec des morceaux de slide dedans. Ou alors démarrent On The Rocks tout en douceur pour qu’on puisse se rendre compte à quel point la mélodie est limpide. Puis ils utilisent deux voix pour le pousser en avant. On y croit, on pousse avec eux et, forcément, on est conquis
L’Alberta rural n’a sans doute pas que des avantages, surtout si on considère qu’il y déjà neigé au mois de septembre. Pourtant, il semble que c’est un bien beau terroir pour faire pousser quelques groupes plein de vitalité. Le son de The Rural Alberta Advantage s’étoffe un peu mais on est très loin de la surproduction. Et ils montrent qu’ils restent encore quelques crans d’intensité au-dessus que d’autres groupes ayant décroché la timbale (Of Monsters And Men, c’est vous que je vise).
Queue de comète de ce qui n’a même jamais été un mouvement, The Rural Alberta Advantage est surtout l’exemple et l’archétype de ce qu’on a pu aimer chez ce genre de groupe. Suffisamment d’intensité pour viser l’intime, assez de patine pour ne pas avoir le scrupule mainstream et une sympathie spontanée, sincère et indéfectible.
Il est fréquent que les groupes à très forte personnalité musicale produisent des morceaux similaires. Mais ce n’est que très rarement un problème. Surtout pas dans le cas de la formation canadienne qui a su nous séduire dès la première note et maintenir notre attachement pendant 18 ans. Avec leur mélange de pop aérienne, de textures dream-pop et un goput de l’ampleur qui touche au post-rock, (…)
Contrôler le narratif, voilà la préoccupation de toute personne publique pour le moment. Et le procédé choisi par le couple Butler/Chassagne, c’est de passer par une application sur laquelle des podcasts étaient disponibles. Appeler cette application ’Circle of Trust’ est évidemment de fort mauvais goût quand le spectre des accusations de ’comportements sexuels déplacés’ portées par des femmes (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)