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Séance de Rattrapage #122 - C’Mon Tigre, Jules Nectar, Santa Chiara

vendredi 22 décembre 2023, par marc


C’mon Tigre - Habitat

Plus cérébrale que sensuelle, la musique de C’Mon Tigre propose toujours une vision savamment dévoyée de la sono mondiale. Un groove complexe, toujours aux aguets est leur particularité qui leur permet de ne jamais se départir d’une vraie densité quoiqu’ils tentent.

On retrouve avec plaisir leurs rythmiques plus fouillées sur Goodbye Reality et ils se font aussi parfois plus tortueux que ce qu’on leur connaissait (Sixty Four Seasons). Mais quand on a un style personnel, on peut le décliner à l’envi, pousser les gros sons electro sur Sento Un Morso Dolce par exemple. Et si l’autotune poussé à fond d’Odiame ne plait pas vraiment, ce n’est qu’un micro-détail d’un album une fois encore foisonnant qui bénéficie de collaborations comme Sum Kuti (oui, fils de Fela) sur The Botanist. Le plaisir est donc un peu cérébral mais c’est bien du plaisir. Et c’est là le principal.

Jules Nectar – On Pourrait (EP)

Vous pouvez nous croire, on en reçoit beaucoup, des EP de chanson française acoustique, beaucoup plus que ce que vous avez l’occasion d’en lire. Difficile de dire ce qui fait qu’un groupe comme Jules Nectar nous plait alors que d’autres n’y arrivent pas en étant extrêmement proches. On va dire que la subjectivité joue à plein.

En cherchant on se dit que c’est peut-être les petites guitares qui tintent joliment. Ou alors le côté pop qui plait, la vraie simplicité aussi. Ou bien l’absence de côté littéraire excessif ou les mélodies franches et faciles Tu Ne Te Comprends Pas) ou les discrets chœurs féminins ou plutôt la mélancolie légère qui s’en dégage...

Bref ce qui pourrait apparaitre comme une liste de qualités négatives est en fait un ensemble de raisons d’y retourner souvent. La sympathie a marché pour nous, à vous de voir si vous les suivez ou pas. La musique c’est du partage après tout et cet EP est ma proposition.

Santa Chiara - Imported

Imported est un album éminemment autobiographique. Le nom fait référence à l’expatriation de l’Italienne Chiara D’Anzieri et relate cette expérience de vie. Mais ce n’est pas tellement le récit en lui-même mais le traitement qui plait ici. Cette pop indé a un son un peu flou assez en vogue il y a plein d’années. On pense parfois à une cassette des premiers Cardigans passée au lave-linge et on se réjouit.

Cette distanciation fonctionne bien sur les morceaux qui pourraient être plus langoureux comme Dear Friend mais convient aussi au plus nerveux sur Visa (qui n’a pas l’air facile à obtenir...). La voix s’élance sans peur dans les méandres de ces mélodies avec une belle santé, en belle harmonie avec le son. Ce qui lui permet d’incorporer des éléments a priori hétéroclites (des soli de guitare, des intermèdes en Italien) sans se perdre. On retiendra aussi le bel entrain sur Worth It Or Not ? sur ce premier album sorti chez Kill Rock Stars.

    Article Ecrit par marc

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