mercredi 31 janvier 2024, par
Il y a des noms qui sont liés à une époque, qu’on oublie forcément un peu avant de les voir ressurgir de nulle part. Lescop fait partie de ceux-là, vous l’avez definé, petit.e.s futé.e.s que vous êtes. Les années ’80 sont une esthétique qui n’a plus déserté le paysage musical depuis plus de 20 ans. Mais si ce troisième album reste dans ce (micro)sillon, il le fait avec tant d’allant qu’on ne peut que céder. A tout prendre, je n’échange pas mon baril de ce Rêve Parti contre deux du dernier Daho.
Plus qu’Etienne encore, il y a une ambivalence, un pendule entre des inclinations qu’on penserait sorties d’un Hit Parade hors d’âge (Exotica par exemple) et une pop synthétique autrement plus passionnante. La simplicité qui est de mise ici peut se reposer sur des sons plus chauds et moins frustes que ceux de la décennie contrastée. C’est quand le son se fait le plus enrobant que la réussite est la plus patente d’ailleurs. On empile d’ailleurs les réussites comme Les Garçons, Sur Ma Route ou le plus envoûtant Le Jeu ou encore Effrayé Par La Nuit.
Il y a aussi quelques intervenantes comme Izia sur La Plupart Du Temps et c’est bien réussi. Elle semble une version française de She Belongs To Me de Bob Dylan. Pour une fois, une chanson de l’étonnant Nobel est amenée ailleurs, hors de l’hommage souvent trop impressionné pour être créatif. Presque vétéran de la scène pop synthétique française, Lescop propose ce qui sera sans doute un des jalons de l’année dans le genre. Et on a apprécié chaque seconde passé en compagnie de cet album.
On connait pourtant bien la discographie de Dominique A. On l’a vu en concert en salle, en plein air, en festival, tout seul, en trio, en quatuor, avec une section d’instruments à vent, délicat ou très bruyant, acoustique ou post-rock. On sait qu’il peut tout tenter et tout, Donc une relecture avec orchestre ou plus intimiste, pourquoi pas ?
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