mercredi 22 mai 2024, par
En musique, il est courant que les mots changent de sens. ’Pop’ ne signifie plus la même chose aujourd’hui qu’il y a 50 ans. Pareil pour ’alternatif’ qui a fameusement dévissé depuis les années ’80. Dans la démarche, ce qu’on entend chez Trotski Nautique (formidable nom...) est à placer dans cette filiation, même si les guitares maladroites ne sont pas de sortie.
Sur le papier, c’est proposé (peu sérieusement) comme ’orchestre french-touch’ mais on pense surtout au Sttellla des débuts. Mais bon, on n’est pas là pour de l’exégèse parce que le résultat compte autant que la démarche. La simplicité est ici au service du message. Et de l’humour. Parce que c’est drôle, très drôle même, à un tel point que ma première écoute a dû être interrompue parce que je pensais pouvoir faire des trucs sérieux en même temps. Car si le message est au premier degré (la cause le réclame), la dérision et les fulgurances sont de mise (A bas le patriarkaas/A bas Patricia Kaas).
Finalement, ne touche-t-on pas à l’essence-même de la protest-song avec tous ces A-bas ? Les cibles sont donc en vrac Lucky Luke, Linux ou les synthés analogiques. Et plein d’autres, je vous laisse la surprise. De David Snug je ne connaissais que les bd qui brocardaient le milieu musical mais le propos est plus large ici. Je vous encourage d’ailleurs à suivre ce blog (oui, le terme existe encore). Sa comparse est Alda Lamieva et elle trouve le ton juste pour garder le bon niveau de sérieux.
Bref, il est aussi compliqué de commenter de l’humour que du piano solo mais ceci est diablement revigorant. Plus que de la musique engagée, c’est carrément de la musique militante. Et c’est hilarant. Je vous laisse vous débrouiller avec ça.
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