lundi 19 février 2007, par
Chronique de l’étrange.
La recherches de nouveautés est pour nous un véritable sacerdoce et c’est toujours nous faire plasir que de nous présenter un nouveau groupe. Quand à cette présentation se joint l’envoi d’un CD et d’un dossier de presse, on se sent encore plus curieux de se pencher sur ce cas (même si on tarde un peu à rendre sa copie...).
Pour une fois, nous allons vous parler de rock français. Pour une fois, chose encore plus rare, les références de ces français ne seront pas à aller chercher du côté des Noir Désir ou de Louise Attaque.
Car Goo Goo Blown est un peu le fils caché du rock français, celui qui est un peu dérangé, un peu étrange. Dérangé est la musique, étranges sont les paroles, à la fois quand elles sont en français ou en anglais.
Les violons, violoncelles et xylophones aident d’ailleurs à créer des ambiances :
tantôt obsédantes (Subaquachaotik Warriors),
tantôt oppressantes (I’ve Got My Own Private Killing Company For Assisted Suicides, titre ouvrant l’album de très belle manière et qui renoue avec la tradition très anglosaxon des titres rigolos à ralonge),
tantôt lyriques comme sur Les Anges Sont De Fausses Blondes qu’il ne faudrait surtout pas juger sur sa première minute au risque de râter le bel ouvrage qui suit.
Un vrai bonheur donc de retrouver des cordes au service de rock alternatif dans une production tout simplement royale.
Fantaisie Démonacale illustre bien l’album, avec une entrée en matière gentille et mélodieuse en français, qui glisse vers des cordes lourdes et des voix plus menaçantes (je suis un pervers/ je suis un pervers.) avant de faire place à un refrain chanté en anglais toujours sur une section de corde torturée. La place de ces cordes et l’atmosphère qu’elles apportent rappelle ici les premier albums de dEUS, sur Roses ou Via par exemple.
Les influences sont donc clairement à chercher dans le rock alternatif, symphonique ou déjanté/déstructuré, ou alors dans la pop-rock anglosaxone psychanalytique de Placebo.
Daisy Soup & Pork Beast (To Nuzzle In Dunwich) sonne d’ailleurs exactement comme ce qu’on attendrait d’un ’bon’ Placebo. Un rock carré, habité, qui dérape et part en sucette après près de 2 minutes, pour un écartade happy-pop, avant le retour de la machine de guerre. Car Goo Goo Blown, pratique également avec brio la chanson à tiroir à la manière des dEUS ou des Radiohead.
Le panel vocal est également intéressant et fort bien employé. On devra cependant endurer quelques passages à l’octave un peu génants lors de certains moment plus calmes ou plus contemplatifs (Bal(L)Ade Nocturne)
Evidemment, une ou deux plages de cette album ont tendance à subir la sentence du ’skip’, mais au final, un premier album de cette qualité ne peut être que salué.
Tout ceci n’augure que du bon pour le Live, on tentera de vérifier ça si l’occasion se présente.
Il y a quelques jours on vous parlait déjà de la nouvelle promotion d’artistes français pop qui nous ont plu récemment (Max Darmon, Prattseul...) et on peut sans hésitation ajouter Acquin à la liste. Un jour un journaliste de Libé a parlé de ’Gainsbourg du Marais’ et c’est un ’quote’ réutilisé pour présenter l’artiste. Il conviendra bien évidemment de se débarrasser de cet encombrante étiquette au plus vite (...)
Une des tendances de cette année 2023 est l’arrivée de nombreux talents en chanson française. Loin de la tradition de la rive gauche, il existe toute une frange un peu inclassable et très aboutie dont les membres seraient Guillaume Léglise, Max Darmon, Auren ou autres Buridane. Si les résultats sont très différents, la verve avec laquelle ils abordent la pop francophone est une bonne surprise.
Fort (...)
Il est important de bien choisir son patronyme quand on est un artiste. Zaho de Sagazan mêle donc savamment une particule, un prénom court et rare et un étrange mélange de tradition et d’inventivité qui colle bien au contenu. Sauf que c’est son vrai nom, pas un artefact et en tant que tel, ça semble presque trop beau pour être vrai.
Cet album qui avait été précédé d’une belle curiosité le serait-il (...)
On n’était pas prêts, personne ne l’était. A la lecture des évocations à l’arraché, rien n’était préparé du côté de la presse. Des fans non plus. Bon, on ne va pas tenter de retracer sa carrière ici, ni faire une exégèse d’une compilation. Non, on va rappeler l’existence de ce Best-Of dans un but de service public.
S’il est bien une posture qui lui est opposée, c’est celle du cynisme commercial. Murat et (...)
S’il en est qui ne semblent jamais s’arrêter, ce sont bien les deux turbulents Rémy Venant et Mathieu Flasse. On se remet à peine d’Ephemeral Feast que voici déjà son successeur. Il faut dire que ces deux album ont été tous deux composés pendant les confinements. Un simple album de plus alors ?
Pas vraiment parce qu’il y a ici une composante visuelle. Ils ont eu en effet l’idée de proposer à dix (...)
Le vintage années ’80 est un style qui se pratique depuis des dizaines d’années. S’il peut évidemment être pratiqué par des novices, on ne se lasse pas non plus de ceux qui ont vécu les évènements en direct. Outre les légendes Wire, il y en a d’autres qui ressurgissent du passé. Actif au milieu des années ’80, le quatuor belge est revenu aux affaires à la faveur du confinement qui les avait vus dépoussiérer (...)
Les influences, on peut les aborder frontalement ou par la bande. Dans le cas du second album du groupe belge, si les marqueurs post-punk ou cold sont bien là, ils sont déjà très processés. On vous a déjà parlé de groupes comme Ultra Sunn (et on vous reparlera de The Ultimate Dreamers) plus frontalement cold wave ou gothique, on est plutôt ici dans un pop-rock mélancolique qui lorgne du côté d’un (...)
On ne va pas se mentir, il faut une petite adaptation à l’entame de ce nouvel album de Dan San. Eux qu’on avait vu évoluer d’un folk ample à un folk puissant avant d’incorporer des éléments plus psychédéliques. La trajectoire vers toujours plus de légèreté ne sera pas infléchie par ce troisième album.
Les voix ne sont plus aussi typées, même si elles poussent encore parfois à l’unisson. On pense même (...)