mardi 7 août 2007, par
Les charmes de l’accessibilité
Pourquoi parler maintenant d’un album qui sera dans les bacs le 25 septembre ? Parce que, comme ils l’annoncent sur leur site, In Our Bedroom After The War est fini et envoyé aux médias officiels et, pour éviter les inévitables fuites et ne pas défavoriser ceux qui ne sont pas dans la liste de distribution, ils ont décidé de le proposer dès maintenant en téléchargement légal. C’est une démarche intéressante à plus d’un titre. Tout d’abord, ça découple la sortie « physique » du CD de celle de la musique elle-même. Ensuite, le groupe se rend bien compte que son succès sur la longueur dépend aussi et surtout des blogs amateurs (du type de celui que vous êtes en train de lire) et trouve normal de leur permettre de donner leur avis.
On est contents de voir revenir Stars. Parce que le premier album, le tout bon Set Yourself On Fire, nous avait laissé une bonne impression, et que ce qu’on a entendu d’eux depuis sont un album solo country pour Amy Millan et un album de reprises tout à fait dispensable.
Dans la très grande famille des groupes indie canadiens, Stars tient une place à part. Loin de l’intransigeance et de l’âpreté de beaucoup de ces formations, ils ont toujours apporté une touche de légèreté et d’accessibilité. D’autant plus sur ce second album encore plus immédiat qui les voit virer clairement du côté d’une pop classieuse dont les influences sont souvent plus à chercher du côté de l’Angleterre que des arrache-cœurs à la The Arcade Fire ou autres Wolf Parade. On peut par exemple penser à Saint-Etienne pour The Night Starts Here. Mais en plus ample, en mois léger, en meilleur en un mot
Presque d’un bout à l’autre, le gros son de basse est au cœur de leur style. C’est elle qui porte des morceaux, les empêche définitivement d’être anodins. Une discrète touche de violon, une batterie bien ronde rendent un Midnight Coward charmant. La combinaison des voix féminine et masculine fonctionne aussi particulièrement bien. Même si j’ai une légère préférence pour celle d’Amy Millan, Barricade en balade au piano montre que le chanteur se débrouille très bien aussi même s’il en fait un rien trop dans cette histoire d’amour sur fond d’émeute.
D’une manière générale, la subtilité de l’écriture séduit. Particulièrement sur Personal qui décrit un rendez-vous manqué à l’heure des relations virtuelles. C’est touchant comme la vraie vie et constitue un le grand moment de l’album. Dans le même ordre d’idées, quand Amy Millan vient apporter un contrepoint positif à la noirceur de Life 2 The Unhappy Ending, on a une très intéressante mise en abyme. Dans les faits remarquables de la plaque, citons At least the war is over (In Our Bedroom After The War) où ils n’hésitent pas à remettre une couche d’instrumentation, un peu de guitare-héroïsme à la Radiohead mais mis en arrière (Window Bird). C’est rare donc prend du relief. De temps en temps aussi ils mettent le doigt dans la prise, mais plus comme les Cardigans ou Blondie que comme Motörhead (Bitches In Tokyo). C’est évidemment une question assez subjective, mais la limite de la légèreté est parfois franchie. Ce n’est pas toujours rédhibitoire en soi puisque Take Me To The Riot par exemple a un refrain mémorisable, facile. Par contre, on est plus près de la ligne rouge sur My Favourite book qu’on franchit allègrement sur The Ghost Of Genova. Rien à faire, les voix de tête sur de la soul molasse m’insupportent. Ces moments sont de toute façon minoritaires et ne doivent pas vous rebuter.
Bien qu’issus de l’incroyablement riche scène indie canadienne, les Stars ne sont pas des trublions mais les chantres d’une pop classieuse propre sur elle plutôt réussie qu’on aime parce qu’ils offrent une pause bienvenue dans les expérimentations. Il est évident qu’on est parfois à deux doigts du sucre mais comme ils sont impeccablement entourés (leur bande, c’est les musiciens de Toronto, de Feist à Emily Haines en passant pas Do Make Say Think ou Broken Social Scene pour qui Amy Millan a chanté), on conclura que c’est le pan accessible de l’indie et pas une variété haut-de-gamme. Parce qu’il y a toujours des moments où on est d’humeur à écouter de la musique plus accessible sans se lobotomiser, il y aura toujours une place pour le savoir-faire des Stars qui s’affirme. Leur force, c’est de très rarement décevoir et de parfois se surpasser le temps de quelques morceaux pour tutoyer les cimes.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient (...)
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