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Midas Fall - Cold Waves Divide Us

vendredi 8 mars 2024, par marc


Il ne nous est jamais arrivé de penser qu’une voix manquait à des morceaux. Même quand Albin de la Simone a jeté sur un album instrumental ce qui est devenu plus tard de ’vraies’ chansons, l’élément vocal ne semblait pas indispensable. Dans le cas de Midas Fall par contre, le chant a toujours semblé de trop, redondant par rapport à la majesté du post-rock qui l’entoure. On aborde donc cet album en connaissance de cause, les réticences aux aguets. Et bon, elle en fait des caisses la chanteuse Elizabeth Heaton, on imagine ce que ce serait sans. Mais ça fonctionne tout de même.

Cette musique conviendra donc à ceux qui estiment qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu mais dans ce cadre, les constructions un peu chargées de Midas Fall. Parce que les morceaux ne sont plus articulés comme des morceaux de post-rock dont la voix serait un instrument. Il y a de la place pour les deux, pour monter sur I Am Wrong.

C’est paradoxalement quand le tempo ralentit que cette élégie plait le moins. Salt doit donc attendre une fort belle montée pour donner son plein potentiel. C’est un cas de figure qui se présente tout au long de cet album, ces accalmies élégiaques sont moins convaincantes que les moments plus enlevés. Il y des cordes aussi, notamment au détour de Point of Diminishing Return. On vous avait bien dit que c’était une musique riche. Il y a même une pulsation presque électronique sur la plage titulaire.

L’album de la réconciliation ? Peut-être. En tous cas, si la voix semble toujours trop expressive, les morceaux semblent plus cohérents avec leur style et dégagent une force plus patente.

    Article Ecrit par marc

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