dimanche 9 mai 2010, par
Sans décrochage
Broken Social Scene est définitivement un cas à part. Formation à géométrie variable, elle défie tous les styles. Si on dit souvent ça de groupes fusionnant plein de choses exprès pour dérouter l’auditeur et le critique, il faut bien admettre que le son de ce groupe a quelque chose d’unique. Moi qui sur leur album précédent pensais trouver en eux un groupe de post-rock (parce qu’ils sont sur le même label Constellation que, disons, Godspeed You ! Black Emperor) j’en ai été pour mes frais. Tout au plus pourra-t-on penser à leur groupe frère Do Make Say Think qui ferait des morceaux plus pop. Leurs sons ne sont d’ailleurs pas éloignés, quand on pense à leur façon de poser un riff en apesanteur de Romance To The Grave.
Intéressante particularité, les chanteuses qui se sont toutes retrouvées sur le devant de la scène avec un grand bonheur. Ici, on apprécie vraiment beaucoup Feist, Stars (Amy Millan) ou Metric (Emiliy Haines). Elles sont toutes les trois ici et c’est peu de dire qu’on aime ça. On reconnait assez clairement Emily Haines sur Sentimental X’s. De façon assez curieuse, le morceau le plus immédiat de cet album est l’instrumental Meet Me In The Basement
C’est visiblement en solo que les membres de Broken Social Scene étaient allés chercher un peu de renouvellement. On vous avait parlé de l’album de Brendan Canning mais d’autres membres s’étaient adonnés aux joies de l’escapade (Kevin Dew, Jason Collett).
La bonne surprise de cet album, c’est qu’ils ont une bonne patate palpable (je sais ce que cette apposition a d’incongru), sur Cheese Scene par exemple, ou encore All To All et sa grosse pulsation ou encore Texico Bitches. Sur ce dernier, le violon vient à point mais souligne aussi l’importance que le groupe accorde au son, à la grosse basse de Brendan Canning, et à d’autres instruments judicieusement utilisés. Ce qui fait que la pop à cuivres d’Art House Director sonne très personnel. Mais cette singularité ne suffit pas à rendre le morceau remarquable. Et puis de façon plus convenue, leurs guitares peuvent aussi faire mouche (Romance To The Grave).
Un peu comme en aviation, il faut une certaine vitesse pour que l’avion ne retombe pas. Mais ne dramatisons pas, alors que pour l’appareil les conséquences sont irréversibles (décrochage, vrille, chute, écrasement, décès de l’équipage, album d’Indochine…), ici on a juste quelques morceaux plats comme Highway Slipper Jam. Qu’ils aggravent parfois de paroles absurdes débitées d’un air pénétré (Me and my hand/We’ve been together since I was born/Me and my hand are true friends sur Me And My Hand).
Le groupe de Toronto est une machine à concasser le son de beaucoup de styles pour en faire une mixture personnelle qui se rapproche de ce que ferait un Do Make Say Think si leur cahier des charges leur imposait de faire de courtes chansons pop. Ils ont beau se fourvoyer de temps à autres dans des climats languides qui ne leur conviennent pas, Broken Social Scene montre sur son quatrième album une santé telle qu’ils viennent de livrer une des bonnes surprises de ce printemps un tantinet morose.
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En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)