Accueil > Critiques > 2004

Jean-Louis Murat : A Bird On A Poire

jeudi 10 août 2006, par marc


Like a bird on a wire
Like a drunk in a midnight choir
I have tried
In my way
To be free

Ces quelques paroles tirées de la chanson Bird on a wire (allusion ? heu... à vous de juger) de Leonard Cohen sur l’album du même nom, symbolisent bien le parcours de Jean-Louis Murat. Depuis que ce site est ouvert, c’est la troisième fois que je critique un album de l’Auvergnat. Il y a de tout, du chef-d’oeuvre (réécouter maintenant Lilith confirme la réussite de ce double opus), de la roue libre dylannienne (le DvD Parfum d’acacia au jardin) et enfin cette récréation. Trois albums en un an donc, tout ne peut pas être exceptionnel. Et celui-ci est plus une curiosité qu’autre chose.

Portant les noms des trois protagonistes, donc Jean-Louis, Fred Jimenez (ancien bassiste d’AS Dragon, qui compose ici toutes les compositions et signe les arrangements) et Jennifer Charles, ci-devant chanteuse New-Yorkaise de Elysean fields, on assiste à un déballement de pop sucrée d’influence anglo-saxonne sixties. On pense spécialement à ce que Gainsbourg faisait quand il a rencontré Jane Birkin sur un titre comme Elle était venue de Californie. Les choeurs, spécialement sur Une orgie de Sainteté et Mashpotétisé, sont - volontairement ? - too much et vont déconcerter les amateurs de balades cérébrales et dépressives.

Si certaines réussites sont flagrantes comme le tristoune Ainsi monsieur craindrait les demoiselles ou l’entraînant Le temps qu’il ferait avec son solo de trompette lumineux (une trompette lumineuse, il faut que je fasse attention, moi...) et si rien n’est mièvre, on se gardera de crier au génie.
Finalement, c’est dans la démarche que cet album est intéressant, parce qu’il nous présente un artiste fondamentalement libre, jonglant d’un style à l’autre en fonction de ses envies. La qualité est présente mais il faut bien avoir en tête la légèreté de la réalisation si on veut profiter un tant soit peu de cette bulle de savon. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

3 Messages

  • Vincent Delerm – La Fresque

    On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
    Cette Fresque a même droit à un premier (…)

  • Iliona - What If I Break Up With You

    Dans les tests automobiles, tous les articles sortent en même temps et décrivent la même prise en main du véhicule conduit en même temps par une horde de journalistes invités. Mais les impressions les plus pertinentes viennent souvent des essais longue durée disponibles plus tard. Souvent pris par la vitesse des sorties, on essaie de compiler un avis pour coller à l’actualité, on prend (…)

  • Nesles - Barocco

    On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
    L’entame de Beckett tend plus vers un krautrock indolent (…)

  • Chasseur – Nos Vies en Parallèle

    Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
    Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)