vendredi 30 août 2013, par
Une connaissance et deux groupes dont vous n’avez sans doute pas entendu parler (qui m’étaient inconnus en tout cas), voilà de quoi il sera question aujourd’hui.
Il semble qu’on soit submergés pour le moment (voir ci-dessus) de groupes pop éthérés. Celui-ci l’est tellement qu’il force à tendre l’oreille pour que les voix soient audibles. Dans ce duo, Toby Pipes a fait partie de Deep Blue Something (Breakfast at Tiffany’s, quelqu’un ?) et c’est à peu près le seul repère biographique que je puisse vous offrir.
Pour ne pas dégainer des références d’il y a 20 ans on parlera de Film School et des Engineers, deux groupes qui eux aussi cachent leur complexité et leur facilité pop dans des atours flous. Pas noisy pour un sou, c’est de la musique de bain moussant, qui m’a permis de retrouver le souvenir ému de vieux Ride (In Melancholy).
http://littleblackdressband.com/
C’est via un EP récent qu’on avait découvert ce duo américain. Soyons complètement honnête, il n’avait pas laissé un souvenir transcendant. On retrouve pourtant les quatre titres ici et paradoxalement, plus de morceaux rendent l’album plus cohérent, et l’indifférence fait place à une familiarité bienvenue. Parce que Midnight Faces est un groupe discret, avec des morceaux qui sont tout sauf flashy malgré un chanteur très expressif.
Midnight Faces est un autre groupe de dream-pop qui regarde en l’air, qui flâne au ralenti. Fornication est en tout cas léger et aérien, mais plus chargé de synthés que de brouillards de guitares. Quand ils poussent encore plus loin le curseur vers le synthétique, ça reste vraiment pas mal (Holding On). Ils peuvent aussi réussir la belle fin dense et brouillardeuse du final Heartless
En tournant autour de cet album, j’ai fini par beaucoup le réécouter et toujours avec plaisir et il est devenu presque par hasard un de mes disques les plus écoutés cet été.
Une des caractéristiques de notre époque est l’effacement de la mode au profit d’une superposition de tendances plus ou moins pérennes. Peut-on parler de retour des années ’80 quand on en parlait déjà il y a quinze ans ? Tout dure plus longtemps, mais plus caché. Et ce n’est sans doute pas cet album qui va faire connaitre le duo de Portland.
Certes, il reste proche de ce qu’on avait apprécié sur leur premier album, mais peut-être s’est-on lassés, ou ont-ils un peu moins d’inspiration. Alors, oui, ça ressemble toujours un peu à ce que faisaient Miss Kittin and The Hacker. La différence, c’est que la voix est d’un tout autre niveau et permet de rester tout à fait pertinente sans que le tempo ne doive être soutenu (When I Look Into Your Eyes).
Contrairement au duo français aussi, on sent plus de courants froids qu’Italo Disco. Et sur la longueur, ils sont plus rêveurs que véritablement dansants. Surtout quand ils accrochent des lambeaux de voix au répétitif In The Air ou laissent traîner agréablement leur torpeur le long d’On A Cloud. Les deux instrumentaux m’ont moins captivé, notamment ce dernier morceau qui laisse un peu l’impression qu’ils ont quitté le studio et laissé tourner les machines sans eux pendant près de 8 longues minutes.
Rien n’a vraiment changé, même la pochette est identique, mais pour les amateurs de froideur synthétique mais rêveuse, Soft Metals reste une référence de niche.
http://soundcloud.com/soft-metals
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