jeudi 31 décembre 2015, par
Il y a des noms qui semblent prédestinés, faciles à retenir et qui semblent contenir leur genre. Ca fait longtemps qu’on me parle d’Anna von Hausswolff et je pensais que la Suédoise était un genre de prêtresse gothique. Il a fallu une balade sur la toujours épatante section des sessions de KEXP pour que je découvre ce qu’il en était et tout de suite apprécier cet univers fort.
Parce qu’elle dégage assez vite une présence intense. Dans le genre, on avait déjà beaucoup aimé Chelsea Wolfe et on peut penser que les publics potentiels sont identiques. Discovery plante en tous cas majestueusement le décor de ce troisième album et cet instrumental place les bases de cette musique rock pesante et élégante à la fois.
Parce qu’il y a beaucoup de choses ici, des sons et progressions qui flirtent parfois avec le post-rock (En Ensam Vandrare), voire avec l’ambient pour un The Miraculous qui se révèle un piège à l’attention. Il y a aussi ce son d’orgue, enregistré dans une église. Et puis il y a la voix d’Anna, avec un ton qu’on pourrait rapprocher d’une Lykke Li. La touche suédoise ? Elle se distingue en tous cas de tous ces groupes avec diva. Ceci dit, elle peut aussi toucher la classe hiératique d’une Lisa Gerrard sur Come Wander With Me/Delivrance, où on monte avec elle au milieu du morceau, quand la voix se lâche. C’est donc spectaculaire, ample et suffisamment varié pour qu’un morceau de dix minutes puisse fasciner. C’est évidemment la pièce maitresse de cet album.
Pour le reste, elle peut aussi faire chuinter artificiellement sa voix pour faire décoller The Hope Only of Empty Men du sol. On le voit, plein de manières de faire sonner cette musique qui a des côtés gothiques mais pas que. Et dans le genre, il faut du talent pour ne pas tomber dans le gimmick ou le poncif. Vous aurez compris que ce n’est pas le cas ici.
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