vendredi 2 avril 2021, par
Ce n’est pas parce qu’une artiste nous a marqués fortement qu’elle ne peut pas échapper momentanément à notre radar. Ils faut dire que si certaines de ses productions plus récentes que son album d’il y a 9 ans ne se sont pas signalées, c’est aussi parce qu’elles étaient chantées en Suédois. Et puis la toute dernière fois qu’on l’avait aperçue, c’était aux côtés de First Aid Kit pour une soirée hommage à Leonard Cohen qui fait actuellement l’objet d’une sortie en ce moment.
Une chanson de Frida Hyvönen, c’est toujours frontal. Sa voix est claire et son propos toujours intelligible. Pas moyen de s’échapper, de se laisser distraire par la beauté simple de l’ensemble, on est face à elle et on retrouve le plaisir de ce premier album irrésistible découvert en live une nuit du Northwest. Ses mélodies ne semblent pas suivre vraiment les paroles, on ne retrouve pas toujours la classique découpe couplet/refrain mais c’est pour suivre le sujet de plus près, quel que soit le thème.
Son sens de la description et sa franchise parfois désarmante lui permettent d’aborder les sujets les plus personnels et universels avec succès. Tout dans le sujet de Funeral In Banbridge pourrait être plombant mais elle nous prend par surprise parce que ça sent la vie. C’est comme souvent le personnel qui déduit l’universel. On a (presque) tous connu l’amour qui finit (Thank You) ou revient par surprise (14 at 41). Musicalement, elle renoue à temps plein avec cette pop au piano avec une vibe seventies, qui peut aller des exercices de l’époque de Neil Young ou Elton John.
L’émotion vient ou pas. Elle avait surgi pour ne jamais repartir sur l’incroyable Silence Is Wild, elle était venue sporadiquement sur To The Soul. A vous de voir si vous la suivez quand elle pousse sur Head of the Family. Pour nous c’est oui, notamment parce que sa voix prend un grain bien plaisant. Paradoxalement, c’est quand on est moins captés par deux morceaux de suite, Flock et Sex qu’on se rend compte à quel point le reste nous impressionne. Les choses reprennent d’ailleurs dès New Vision qui propose une ampleur qu’on apprécie.
On ne comprendra jamais vraiment pourquoi on établit une connexion aussi immédiate et indéfectible avec certains artistes. Si on avait un tant soit peu perdu le contact, le lien qui vient de se renouer avec la Suédoise semble plus fort que jamais.
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