vendredi 16 juin 2023, par
Oui, Clara Engel nous revient déjà. Mais c’est surtout parce qu’il nous avait fallu du temps pour faire le tour de Their Invisible Hands. On connait maintenant l’univers de l’artiste canadienne et on se sent tout de suite chez nous. Eloge de la lenteur, du recueillement, il pousse à la contemplation et à reprendre le contrôle du temps. Donc il faut aussi la bonne disposition. Tout comme on n’entre pas dans une église pendant un petit footing.
Si les qualités d’ambiances sont toujours là, cet album est moins austère que le précédent, plus immédiatement humain
Alors qu’on songeait précédemment à une balade en forêt (un rien hantée), on est ici conviés à un voyage plus convivial, plus partagé.
Le chant est l’opposé du sirupeux, il est sobre et noble, avec ce qu’il faut de vibrato pour humaniser le tout. Les mélodies sont simples, belles et intemporelles. Deathless a ce côté lancinant, ce petit arpège et des chœurs aussi, renforçant encore l’énorme humanité de l’ensemble. Dans un contexte pareil, le moindre gimmick de guitare comme celui de Bridge Behind The Sun prend un relief particulier.
La répétition est une arme, renouant pour nous avec certains plaisirs capiteux du neo-folk sans le malaise idéologique (réel ou supposé). Plus précisément, on pense à Sol Invictus quand des cordes simples viennent enluminer Poisonous Fruit. Un rien plus frontal, plus folk peut-être, Sanguinaria confirme le talent singulier de Clara Engel. Il y a beaucoup d’espace chez elle, et on se doit de faire de la place dans nos vies pour que ce genre de beauté puisse percoler.
Les énervés suisses de Coilguns sont décidément déconcertants. Outre les albums de leur groupe de base qui a pu nous réjouir, ils ont en sus de passionnantes carrières parallèles qui s’éloignent de l’épicentre dans des directions différentes. Encore plus radicales avec Trounce, expérimentale mais plutôt pop avec Louis Jucker, presque folk avec Elie Zoé (on en reparle à la rentrée) et (…)
Après un silence de plusieurs années pendant lequel on avait accepté l’idée que la somme Sunlights and Riverlights serait notre album de référence, il était revenu en 2024 avec un EP assez emballant qui donnait l’espoir d’en entendre plus.
Et s’il a attendu 14 ans avant de revenir avec un tout nouvel album sous le bras, ce n’est pas pour passer par la porte de service mais par la toute (…)
Le circuit court est un principe vertueux qui doit s’appliquer à la musique aussi. Ceci a beau être un premier EP, quatre morceaux étant sortis déjà, la surprise est un peu éventée et l’attente attisée. On attendait cette première publication d’importance pour faire un premier point et il est éminemment positif.
Dans la lignée d’une Phoebe Bridgers qui se confirme comme la figure tutélaire (…)
On vous avait déjà parlé de musiques de films, de séries, de documentaires, de spectacles de danse, d’installations et même de restaurants, on inaugure la musique de cirque. Dans le genre, difficile de faire plus raccord que le premier album de Beirut avec ses cuivres balkaniques. Mais le temps a passé et Zach Condon a consacré énormément d’efforts à sortir ce cet étroit carcan musical. Et ce (…)