Accueil > Critiques > 2014

Stars - No One Is Lost

samedi 20 décembre 2014, par marc

La fièvre du soir sous la couette


Difficile au final de cerner complétement Stars. Intenses et personnels sans vraiment être flamboyants, ils semblent évoluer maintenant vers le dancefloor. Ou plutôt, ses abords, pour ceux qui restent assis et tentent des chorégraphies de tête et de battement de pied. A ceux-là, From The Night offrira une belle opportunité.

Le premier morceau est d’emblée plus discoïde et la pochette un peu flash mais il ne faut pas pour autant se laisser distraire. C’est peut-être à un samedi soir qu’ils nous convient, mais la fièvre est sans doute moins celle qui fait transpirer sur la piste de danse que celle qui nous maintient sous la couette avec un grog.

Parce que les moments les plus convaincants ne sont pas nécessairement ceux qui sont le plus remuants. Il faut parfois choisir son camp. No One Is Lost est une chanson dance un peu pas top mais qu’ils pensent transcender d’un ‘Put your hands up/cause everybody dies’. Un peu trop propre sur soi pour vraiment être dansant.

Turn It Up envoyé en éclaireur était donc le meilleur morceau de cet album. C’est là qu’ils déploient leur spleen assez irrésistible, leur ouate sonore bien dense. Et quand ils sont plus directs, on les préfère dans un registre de rock propre comme le bien envoyé This Is The Last Time ou Are You OK ? qui pourrait provenir de leurs amis de Metric. Ils ont aussi gardé quelques jolis moment comme la fin de What Is It To Be Done ? où ils chantent à deux pour notre plaisir. D’ailleurs, c’est la première fois que je fais le rapprochement entre les voix d’Amy Millan et Nina Persson. C’est pourtant très marquant sur No Better Place.

Finalement, c’est un album plutôt classique en leur chef, avec quelques morceaux au groove discret qui ne sont toujours pas ce que je préfère et une intimité confortable qu’on apprécie toujours autant. Chez eux, la flamboyance n’est que de surface et on les soupçonne de forcer leur nature pour la montrer.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Marie Davidson – City of Clouds

    En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)

  • Basia Bulat - Basia’s Palace

    Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
    Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)

  • Yoo Doo Right - From the Heights of Our Pastureland

    Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
    Même s’il ne convient pas de juger un livre (…)

  • Sunset Rubdown - Always Happy To Explode

    On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)