lundi 3 février 2020, par
Un album un peu cold qui vient de Grèce, c’est une incongruité qui n’en est plus vraiment une quand on se penche un peu plus sur la scène locale et son étonnante diversité. On vous avait déjà parlé du cas Mechanimal et la principale et notable différence est l’absence de chanteuse au profit d’une voix masculine caverneuse à souhait assez en ligne avec le genre très cold pratiqué.
C’est synthétique, mais sans la brillance des claviers, d’une certaine discrétion qui laisse de la place à la belle voix grave. Crux est un album qui distille petit à petit une ambiance personnelle. Cet organe peut certes nous renvoyer fort en arrière avec des formations comme Fields of The Nephilim ou Christian Death mais le son plus clair est plus actuel malgré le clin d’oeil des boîtes à rythme. Le résultat dégage la mélancolie qu’il faut (Sharon) sur le début de l’album.
Les morceaux y sont plutôt répétitifs mais jamais ennuyeux. Mais quand on pense avoir fait le tour, l’album prend un virage ils sortent un peu de distorsion sur Easy Dead ou une plus grande densité électronique sur Scavengers. Lequel ne desserre pas l’étreinte, la reprend même et nous emmène plus haut qu’on ne pensait aller. L’album bascule alors vers une electro plus franche, flirtant avec l’EBM ou l’electro dark (Razor Tube), assurant une remontée lente mais sûre sur Vanquish avant de servir des cordes à foison sur La Poverine Delle Ossa, comme une version synthétique des Leonard Cohen récents, proposant ainsi un album séquencé comme un beau déboulé.
Séquencé comme une belle progression (même s’ils ne visent sans doute pas les cours de spinning) cet album n’est donc pas révolutionnaire (ce n’est absolument l’optique) mais est une petite friandise glacée pour l’amateur du genre que je suis.
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