lundi 26 octobre 2020, par
Dans sa longue histoire, Sophia nous a habitués à de longs intervalles entre les albums, à des sorties reportées encore et encore. Mais dans le cas de celui-ci, on savait qu’il était prêt, imminent, avant d’être repoussé pour cause de confinement et puis finalement avancé de quelques jours pour raison d’impatience. Les communications pleine d’empathie et d’auto-flagellation font aussi partie de ce qui nous lie tellement à Robin Proper-Sheppard.
S’il est un groupe dont on n’attend pas de changement, dont on ne souhaite pas de changement c’est bien Sophia. Si le style n’a pas connu de revirement majeur, il peut se décliner en plusieurs versions, certaines perdant un peu de charge émotionnelle. Mais le dernier As We Make Our Ways (Unknown Harbours) a marqué un retour en forme, à une constance qui faisait plaisir à entendre. A ce titre, celui-ci est son digne successeur.
Il y a beau avoir des sons électroniques ou un peu distordus, dès que les progressions d’accords mineurs déboulent, on est en terrain connu, comme on retrouve avec bonheur un lieu de villégiature qui a vu de beaux souvenirs. Strange Attractor est un morceau de Sophia pur jus, le style reste le même malgré quelques changements cosmétiques. Ce rythme plus soutenu et ces textures de guitare sont en tous cas parfaitement à leur place.
Evoluer juste ce qu’il faut pour étoffer le son tout en gardant l’intensité, c’est le pari réussi de Holding On/Letting Go. Le résultat est logiquement plus linéaire, avec un plus gros son (Wait) ou un peu de distorsion sur Road Song qui apporte un peu d’action et d’éclat au morceau. Il y a des moments de son plus denses et tendus, See You (Taking Aim) montre que Sophia est la formation héritière de God Machine après tout. Et si la mélancolie est bien là, Days peut d’éclairer d’un riff.
Comme l’album précédent, le morceau épique est gardé pour la fin. Il faut se faire une raison, It’s Easy To Be Lonely est un morceau tellement brillant (un des plus beaux de la terre si vous voulez notre avis) qu’il est impossible de réitérer ce coup. Ils ne le tentent pas celà dit, restant à la lisière du morceau instrumental et c’est une belle façon de prendre congé de nous, à la fin d’un album sans aucun moment faible.
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