lundi 24 octobre 2022, par
On l’a déjà dit, la chance du débutant n’existe pas en critique et sortir de sa zone de confort signifie souvent sortir de sa zone de compétence. C’est pourquoi on traite peu de rap, notamment parce qu’on n’en écoute pas assez pour avoir une vision suffisamment pertinente. Mais bon, parfois un artiste d’un genre ignoré nous tape dans l’oreille, c’est juste comme ça, c’est au cas pas. Il y eut Abd-Al-Malik, lâché depuis parce qu’on ne se retrouvait pas dans son mysticisme. Sans doute par manque de référence, on y pense ici.
Cette veine plus littéraire, moins urbaine, ce qui constitue la chanson française actuelle en fait, ce qu’on a l’habitude de regrouper sous ce label étant la version pour l’auditorat plus âgé. On parlera de Zedrine très bientôt et c’est dans cette catégorie-là. Une fois ceci posé, on se concentre sur les spécificités de ce premier album.
On est frappés d’emblée par une impression de légèreté avec la belle évocation de Cœurs Légers. On apprécie le timbre, le positivisme qui revigore de Ma Part et une poésie posée et concrète. Pas béat non, le constat est assez implacable parfois (Petites Vies), voire vindicatif sur La Lune.
C’est un premier album aussi, avec des choses qu’il conviendra peut-être de pas réitérer. Quand il passe au chant en tremblant sur Petites Vies ou Prends Ma Main, il déforce un peu un morceau simple et touchant. A l’opposé, il se montre très à l’aise dans le slam sur Les Plus Belles Beautés Du Monde. Le vrai, sans aucun accompagnement. Dans le versant plus littéraire et apaisé du rap, Gyslain.N est une découverte à faire. Certes, ceci est un avis très profane mais un conseil sans réserve. A un point tel qu’on se dit qu’il serait bon de ne plus laisser passer des sorties du genre.
Après un EP prometteuret un album remarqué, Muet prend l’air. Comme Kwoonou Andrew Bird, ils ont choisi de sortir du studio pour enregistrer un nouvel EP. Pas de révolution en vue pour Colin Vincent (Volin) et Maxime Rouayroux, le spectre de Thom Yorke plane toujours sur cette formation. Il y a des comparaisons plus infâmantes convenons-en. Le chant particulier et les sons travaillés (…)
Clara Luciani fait de la variété. C’est une simple assertion qu’il est nécessaire de rappeler. Parce qu’on parle d’un des cadors du genre, voire de la reine incontestée en francophonie. C’est le prisme au travers duquel il conviendra d’apprécier son troisième album. Si son passé en tant que membre de La Femme ou son premier album solo la destinaient à une chanson française plus indé, elle a (…)
Si on ne craignait pas autant les poncifs, on parlerait de ‘belle proposition de chanson française’ pour le sextette emmené par Roxane Terramorsi et Nicolas Gardel. Et on serait un peu convenus, certes, mais aussi dans le vrai. Parce que ce qu’on entend sur ce premier album, on ne l’a entendu comme ça chez personne d’autre.
Ou alors pas en francophonie (il y a des morceaux en anglais ici (…)
On connait pourtant bien la discographie de Dominique A. On l’a vu en concert en salle, en plein air, en festival, tout seul, en trio, en quatuor, avec une section d’instruments à vent, délicat ou très bruyant, acoustique ou post-rock. On sait qu’il peut tout tenter et tout, Donc une relecture avec orchestre ou plus intimiste, pourquoi pas ?
La réponse cingle après quelques secondes, avec la (…)