lundi 29 octobre 2007, par
, , ,Pas question de la jouer perso pour un album de Radiohead. Ce groupe se situant un peu au confluent de nos goûts à tous les quatre et nous ayant marqué à des degrés divers ces 14 dernières années, c’est ensemble qu’on s’y attaque.
Un nouveau Radiohead ! La surprise est d’autant plus grande qu’on ne l’attendait plus, de rumeurs en reports en dénégations. Il débarque après 4 ans d’attente depuis Hail to the Thief. Passons l’épisode du mode de diffusion qui a été largement abordé par les médias, évitant de traiter le contenu. La question étant plutôt est-ce vraiment un cadeau ce demi-album lorsque la version complète sera vendue trois fois le prix normal dans 2 mois (pour peut-être arriver dans les bacs à un prix décent quelques mois encore après) ? Cette critique a donc une valeur temporaire puisqu’on n’est pas à l’abri d’une surprise.
Il faut se rendre à l’évidence : Radiohead a tellement tracé son chemin en quinze ans qu’on ne le compare plus qu’à lui-même. Toute référence externe a été balayée depuis belle lurette. Et ce n’est pas cet album composite et hautement auto-référencé qui va changer la donne. On jugera donc cette dernière production à l’aune de leur discographie, pas par rapport à la très morcelée scène actuelle. Le cultissime groupe d’Oxford a toujours surpris par ses innovations musicales au cours de ses différents albums. Les ambiances ou les arrangements ont toujours été étonnants. C’est donc avec une attente assez élevée que nous nous sommes jetés sur ce nouvel opus.
A la première écoute, il faut bien admettre que c’est une petite déception. A part les éclairs dont il sera question plus loin, on a un goût de déjà vu et pour cause, toutes ces compositions ne sont pas nouvelles et avait déjà été jouées lors de divers concerts. Et puis quatre ans pour les enregistrer de façon définitive c’est un peu beaucoup. De plus, c’est à eux qu’on doit les claques de The Bends, OK Computer, Kid A ou Amnesiac et il n’en est pas beaucoup question ici. On se situe plus dans les morceaux de transitions de concert, ceux-là même qui vous laissent souffler entre deux titres phares. On note même certains titres qui ont l’encéphalo un peu plat (House Of Cards). Mais le taux d’échec reste bas et diminuera même avec la connivence qui se réinstalle au fil des écoutes.
Parce que c’est quand même et avant tout un album de Radiohead avec de vrais bons morceaux dedans. 15 step prouve que ces anglais restent inventifs dans les rythmes ; on y trouve une explication de leur goût souvent à contresens de leur orientation. On pense à des Modeselektor, DJ Shadow... conseillés à l’époque par Tom Yorke.
Le titre parait un peu plat et déconcertant dans les premières mesures, mais rapidement on découvre qu’il contient beaucoup de particularités et des sons extraordinaires quand l’apport des autres instruments vient étoffer le tout (la basse tient littéralement le morceau). On distingue même les cris d’enfants enregistrés en studio par Radiohead dont les clichés diffusés avaient fait le tour du net et entraîné pas mal de suputations.
Comment passer à la vitesse supérieure ? Comme beaucoup, c’est en haussant le ton qu’ils y arrivent, avec Bodysnatchers qui propose non pas un rugissement mais une montée en intensité assez convaincante. Il deviendra a n’en pas douter un classique des concerts, à l’instar de Paranoid Android. Il en possède tout l’attrait : morceau rock crunchy avec habillage Radiohead.
Mais ils restent aussi capables de transcender des moments plus apaisés, apportant une inimitable intensité. C’est dans ces moments-là qu’on remarque toute leur maîtrise. Il y a même des moments de magie quand All I Need s’embrase. La maitrise est telle que l’intensité vient sans le bordel. De même Nude montre qu’ils n’ont pas besoin de sortir les dents pour être à leur meilleur niveau.
N’oublions pas non plus Videotapes qui, pour être d’un classicisme certain en leur chef, n’en est pas moins tout bon. Sur une base très simple viennent se greffer la voix unique et les idées (l’introduction de la batterie... là bas dans le fond de la classe). Les (auto)références en seraient Street Spirit ou Just, qu’on pourra également dégainer pour Weird Fishes/arpeggi par exemple. On retrouve aussi la patte Radiohead qui avait un peu manqué au bon album solo de Thom Yorke, à savoir le ton organique et la dose d’humanité toujours présente même au sein de délires abstraits.
Outre les inévitables comparaisons, Faust Arp voit Yorke chanter à la façon d’A Wolf At My Door de l’album précédent.
Fort agréable à l’écoute et bien construit, Reckoner décontenance par la voix de fausset. Pas que ce soit nouveau pour lui, mais de là à nous offrir un tribute à Bono circa Lemon… Signalons pour être complets les emprunts divers et variés, effectifs ou supposés sur Reckoner (de Please de U2 à la Ritournelle de Sebastien Tellier).
A la sortie de cet album, l’impression est un peu la même qu’après leur concert du Pukkelpop en 2006, une sorte d’impossibilité de critiquer. D’accord, ce n’est pas extraordinaire et hyper novateur. Bien sûr, ils l’ont déjà fait. Mais ce n’est pas une resucée de leur précédent travail, c’est plus que ça. Ce n’est pas moins bon qu’autre chose, ca reste de très haute qualité. Cet album pêche sans doute par manque d’un titre phare puisque ce sont plus des titres secondaires dont on se prendrait de passion et c’est peut-être bien là le cas du groupe et le but de cet album. Un album de faces B ? Peut-être... mais cela reste du Radiohead. Ca en a l’odeur, la couleur, le son mais on n’a plus autant l’impression d’être plongé dans un univers en soi comme précédemment. Mis à part Bodysnatchers, c’est madame quiétude et monsieur intimiste qui sont invités, laissant parfois le cousin arrangement sur le coin de la table. Les breaks explosifs et clinquants sont absents. Cet album est-il plus court que les autres ou est-il simplement moins dense ? C’est que le temps file quand même à l’écoute de cet In Rainbows.
Difficile de résumer le son de cet album. Au moment d’écrire, il nous est difficile de donner une étiquette à cet album, si ce n’est "album patchwork, regard transversal sur les 15 dernières années du groupe". Et si ce n’est pas un chef d’œuvre à la hauteur des sommets qu’ils ont atteint, fixant par là la norme en matière d’album moderne classique, In Rainbows trace sa route de façon toujours personnelle. Les occasions de s’enthousiasmer sont sans doute moins fréquentes que sur leurs albums précédents (le dernier excepté) mais ils ont gardé intact ce qu’on a toujours aimé chez eux : un son, une personnalité, un goût de la tangente.
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