vendredi 31 juillet 2009, par
Bouge ton pet
Habituellement, la vue des classements des ventes d’albums donne une bonne idée des moyens marketing mis en place. Ce sont évidemment les grands noms de la variété internationale ou les valeurs sûres de la chanson française qui tiennent le haut du pavé. Parfois pourtant, un nom familier s’impose et on est content pour lui. Autant dire donc que les bonnes ventes du dernier Gossip nous font plaisir. Voyons si ce succès commercial correspond à un album de qualité.
Riffs incendiaires, basse ronde, batterie remarquablement basique, les ingrédients sont connus de tous et ne sont pas enfermés dans un coffre dont la clé est au fond d’un puit. On pourrait appeler ça du dance-rock, ou plutôt du rock comme musique de danse (c’est quand même un peu ça à la base). A cette aune, les morceaux remplissent parfaitement leur rôle.
Ils poussent même le cool jusqu’à agrémenter leur groove de lignes discoïdes sur Pop goes the World qui les voit aborder les plages de la synth-pop. Le morceau en devient presque uniformément relevé. Et c’est une tête de gondole toute trouvée, de même que le Heavy Cross dont on a senti vibrer tout le potentiel bombastique aux Ardentes. Mais comme le titre présente ces refrains enflammés et des couplets plus placides, on n’est dans la pure tuerie de dancefloor Et ça dénote la qualité de cet album qui pourra très bien se concevoir dans plein de contextes. Dans le même ordre d’idées, une atmosphère plus lourde pèse sur Vertical Rhythm, plus subtile dans son approche.
Nous avons droit à un clavier de temps à autres (Love Long Distance) mais on n’est pas dans le revirement du dernier Yeah Yeah Yeahs, plutôt dans l’efficacité du premier The Rapture. Et le résultat est plutôt gratifiant. De ces derniers, on retrouve aussi occasionnellement les cowbells dans le plus pur style DFA.
On sent aussi que certaines chansons se présentent comme des victimes consentantes pour de gros remixes. Quand on voit ce qu’on a pu faire du Standing In The Way Of Control (bon, la version Soulwax est un peu trop bourrine quand même) ou Your Mengled Heart, on attend la suite avec impatience. .
Evidemment la voix et la personnalité de Beth Ditto sont pour beaucoup dans le succès du groupe. En tous cas, je la trouve plus adaptée au genre que les voix de garçons sensibles qu’on pourrait entendre. Quand elle voix pousse un peu, elle tient le choc (8th Wonder). Et sur scène, c’est un phénomène que je ne peux que vous recommander.
De quoi parlent les chansons de Gossip ? Contrairement à ce que leur allure de musique pouvant accompagner l’aérobic (je n’ai pas essayé) laisserait penser, il s’agit d’histoires à hauteur de femme, de problèmes d’amours à distance, de relations, de la difficulté d’aimer et d’être aimé. Et ce supplément d’âme est toujours bon à prendre.
Evidemment, si les tempos varient et que le style ne vire pas au procédé, il y a quand même une certaine uniformité qui s’installe inévitablement. Et on le ressent d’autant plus quand on n’est pas dans l’up-tempo et que le morceau est moins rentre-dedans (For Keeps). Mais dans un style à la lisière entre les énergies punk et dansantes, le groove de Beth Ditto apporte une vraie valeur ajoutée à ce conseil réveil matin de l’année.
On aime atteindre ce stade de familiarité avec un.e artiste qui devient sa propre référence. C’est ce qui arrive avec ce nouvel album de la Suissesse Daniela Weinmann. On a bien appréhendé son style finalement deux petites années se sont écoulées depuis Sunny Bay et on a toujours gardé la Zurichoise dans un coin de notre tête.
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