jeudi 17 mai 2012, par
Langueur des nineties
Parmi les titres de gloire que je pourrais mettre à mon cv de scribouillard musical, il y aurait l’écriture systématique d’une critique pour toutes les productions du label bruxellois Cheap Satanism Records. Ce qui a contribué à mon ouverture musicale, et m’a au passage permis quelques découvertes. Cette fois, j’avais été alléché par deux titres d’un Split EP paru il y a peu, belle occasion de donner envie de picorer dans les sorties futures.
Les deux titres sont présents ici, et donnent une idée partielle mais fidèle de ce qu’on peut en attendre. Jackson reste vénéneux et prend même un certain relief, et est sans conteste un des meilleurs morceaux, un de ceux qui restent en tête le plus facilement, où le mélange de guitares un peu râpeuses et d’une voix sensuelle est le plus réussi. You’re Not the Sun illustre quant à lui leur versant plus torturé. Mais on est loin des standards du label.
Il faut cependant plus de deux exemples pour faire le tour de ce Suspension, qui est baigné d’une certaine ambiance nineties. La voix de la New-Yorkaise Dana Schechter est à l’avant-scène, et je me suis parfois surpris à penser à de vieux Garbage, même s’il y a plus de personnalité dans cet organe-ci. Pour reprendre une comparaison facile, connue et d’époque, on est plutôt dans la phase de PJ Harvey après ses deux premiers albums
Ils arrivent à maitriser la lenteur d’Overrun, mais cette langueur n’est pas toujours aussi prenante (Simple Life, It’s the Rain), et dépendra aussi de votre humeur. Ainsi, j’ai à de nombreuses reprises apprécié Feed The Body, mais pas toujours. Pour relever la sauce, ils ne crachent pas sur un petit renfort de cuivres pour plomber en tout bien tout honneur Swallow Your Stars dans les règles de l’art. Et si ça ne suffit pas, un peu de violon fera l’affaire sur Hollow Weight ou le bon In The Dawn And Dusk. Vous l’aurez compris, ils savent varier les procédés et les effets qui en découlent.
Les productions de Cheap Satanism se distinguent souvent par un côté sataniste rigolard de bon aloi. Mais les exceptions sont courantes. On a déjà parlé de la pop rigolarde de Trike ou de la math-pop décomplexée de Joy As A Toy, on a maintenant le rock alternatif (dans l’acception des nineties, c’est-à dire un peu âpre mais aussi très accessible) alangui de Bee And Flower qui peut compter sur une voix très mature pour faire la différence.
http://beeandflower.com/
http://www.cheapsatanism.com/?page_id=17&lang=fr
On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
Et puis il y a un concept, on peut voir cet album comme une visite de maison (forcément (…)
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Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
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