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Andrew Bird - Sunday Morning Put-On

mercredi 12 juin 2024, par marc


Comme la carrière de Rufus Wainwright est une lutte constante et perdue d’avance contre la frustration de le voir s’égarer dans des projets qui nous parlent moins, le parcours d’Andrew Bird alterne lui aussi entre des albums plus pop (toute proportions gardées) qui sont magnifiques et quelques tentations soit ambient ou jazz.

Vous aurez compris que c’est de cette dernière inclination dont il est question ici et on sait que ce n’est aucunement un contre-emploi tant certains de ces morceaux auraient pu se retrouver tels quels sur ses albums plus ’habituels’. Même si certains EP’s de Noël avaient déjà laissé apercevoir son goût pour la chose. Et ceci est plus classieux, indéniablement. Et pour assumer des envies pareilles, il faut un niveau technique élevé. Et le trio formé d’Andrew, du batteur Ted Poor (sa frappe est formidable sur Caravan) et du bassiste Alan Hampton l’ont manifestement.

Son violon occupe logiquement souvent les premiers rôles et il garde un son propre, on n’a pas l’impression que Stéphane Grappelli s’est invité dans l’aventure. On le reconnait d’emblée sur I Fall In Love Too Easily, en pizzicato ou pas. Outre les morceaux issus du Great American Songbook (et entrés dans la légende par leurs nombreux interprètes), il y a aussi deux compositions instrumentales qui laissent beaucoup de place au violon et s’enchâssent parfaitement au reste.

S’il est un grand nom du landerneau indé américain, il chante à un niveau inaccessible à ses coreligionnaires. Son talent éclate vraiment. Moins familiers (et amateurs, avouons-le) de standards jazz, cet album suscite donc plus d’admiration que de plaisir véritable. Cette récréation bien agréable a l’air de lui faire bien plaisir et force est de constater qu’il y brille.

    Article Ecrit par marc

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