Accueil > Critiques > 2004

Keane : Hopes And Fears

jeudi 10 août 2006, par marc


Par les temps qui courent, les excès sucrés et trop riches en calories sont mal vus. C’est pourquoi je m’explique mal le succès de Keane.
Pas désagréable, certes, mais est-ce suffisant ? Eh bien, mes amis, mille fois non. On imagine que la prétention est au moins au niveau de Coldplay, mais on n’imite pas Coldplay, on l’écoute juste sans trop comprendre pourquoi ces petites choses fragiles nous touchent tant. A la rigueur, on pourrait citer Travis ou Ah-ha, ce qui est moins reluisant mais plus réaliste.
Alors, Keane ? Deux singles de fort honnête facture (Somewhere only we know, Everybody’s changing) donnent envie d’en savoir un peu plus.

Contrairement à ce que j’aurais imaginé, le reste de l’album n’est pas plus minimaliste, mais au contraire plus chargé, plus lourd. Car sans la mélodie qui porte le reste, on s’ennuie poliment. Les jolies choses sont vraiment Too much pour être crédibles (Bend and break, We might as well be strangers), voire horripilantes (Sunshine).

Maintenant, je regrette de ne pas les avoir vu au Pukkelpop, histoire de vérifier de visu le niveau d’arnaque. Car, s’ils se présentent sous la forme d’un trio batterie-chant-clavier, on entend clairement de la basse et le portable Mac mis bien en évidence sur le clip ne doit pas servir qu’à checker ses mails. C’est une autre chose qui me met mal à l’aise, en plus de l’exagération du pathos de la production très lisse.

C’est l’album de l’ennui cossu et poli des dimanche après-midi. Allez, un petit Walkabouts et on retrouve le sourire. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

3 Messages

  • Keane : Hopes And Fears 11 octobre 2007 00:55, par bertrand

    Vous n’avez rien compris...dommage

    repondre message

  • Keane : Hopes And Fears 14 décembre 2008 05:38

    En premier lieu, Coldplay s’inspire de ce qui l’entoure et le personnalise, tout comme Keane. Pour vous, Keane copie Coldplay, pour d’autre, Coldplay copie Radiohead, certains diront que Radiohead copie... Ce raisonnement ne mène nul part. Chaque album est unique.

    De plus, je ne sais pas si vous sortez de temps en temps, mais les enregistrement et les bandes sonores sont très très fréquente durant les représentations "live", sans compter les filtres électroniques au niveau des micros des chanteurs. Je trouve exagéré de parler d’arnaque quand cette pratique est une normalité de nos jours.

    Pour finir, pourquoi une musique doit elle être "remplie" de bruit pour être belle ? Dans cet album c’est la simplicité qui donne le charme aux mélodies. Apprenez à associer un caractère à une musique. Le Boléro de Ravel est trop redondant et les mélodies de la 40e symphonie de Mozart trop simples d’après vous ? Penser ainsi est totalement absurde.

    Je commence à penser que vous êtes un amusie du 21e siècle.

    repondre message

    • Keane : Hopes And Fears 16 décembre 2008 22:19, par marc

      Disons que cette critique a quatre ans et que pas mal d’eau a coulé sous les ponts et plein de choses me sont passé par les oreilles. Je trouve toujours cet album nunuche, assez éloigné de Coldplay (que je n’apprécie pas plus que ça) et encore plus de Radiohead pour tout dire.

      Je sors parfois, souvent même, et il m’est toujours désagréable de ne pas savoir qui joue quoi. Evidemment, un live de musique électronique doit d’office recourir au lancement en direct de parties préenregistrées. Mais quand on voit un groupe comme Infadels sur scène, c’est trop lisse et pas assez direct. Que ce soit la norme n’arrange (ni n’excuse) évidemment rien...

      Je ne vois pas trop à quoi le "remplissage de la musique" fait référence. Sur ce site, il y a bien des artistes pratiquant un certain minimalisme, que ce soit Stephan Bodzin ou Jana Hunter pour prendre deux exemples très éloignés. La simplicité des mélodies de l’album de Keane ne m’est pas rédhibitoire. C’est bien la production très lisse et la siruposité des dites mélodies qui ne m’ont pas séduit.

      Joli la démonstration de vocabulaire. Une occasion de s’instruire n’est jamais vraiment perdue...

      repondre message

  • Kate Nash – 9 Sad Symphonies

    Nous sommes en 2013. Après un premier album acclamé emmené par le tube Foundations, la star de Myspace a confirmé avec My Best Friend Is You la plupart des espoirs placés en elle et la voici en position de définitivement asseoir son statut avec un troisième album traditionnellement piégeux. Mais elle va relever le défi.
    Sauf que vous savez que ça ne ça ne s’est pas passé comme ça. Larguée (…)

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom (…)

  • PJ Harvey – I Inside The Old Year Dying

    C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
    Il faut dire aussi (…)

  • Ralfe Band - Achilles Was A Hound Dog

    Outre un flair hors-normes pour dégotter des talents très actuels (Nadine Khouri, Raoul Vignal, Emily Jane White...), Talitres a aussi le chic de remettre en selle des formations culte. A l’instar de Flotation Toy Warning ou The Apartments, Ralfe Band était passé sous nos radars et c’est le label bordelais qui nous le signale.
    Et il fait bien. Si les albums précédents du groupe d’Oly Ralfe (…)

  • Indochine : Alice & June

    Il faut bien commencer 2006 par quelque part. Alors pourquoi pas par un des plus gros vendeurs de l’hexagone ? Un double album qui ne m’est clairement pas destiné mais dont j’estime que les références sont suffisamment claires pour mériter une analyse. Et qui sait si en chemin on ne rencontrera pas quelque chose d’intéressant à écouter ou à en dire ? De plus, les gens qui passent ici (…)

  • Jojo : Jojo

    Je sais c’est très mal ce que je fais : commencer une chronique avec des a priori comptables à la tonne...
    Quoiqu’il en soit, voici donc la dernière lolita en date, Jojo. Un nom aussi simple n’augure déjà rien de bon, un album éponyme ne fait que confirmer les craintes, on est bien ici devant un produit marketing de grande consommation (nom facile, retenable même par les imbéciles).
    Mais (…)

  • The Rasmus : Hide from the sun

    Nous sommes en 2006 et il est temps d’en finir avec les albums de 2005. Nous sommes en 2006 et certains semblent-ils ne l’ont pas encore réalisé.
    Voilà ce qu’on pense en écoutant l’album des Rasmus. En effet, cette soupe à un sacré goût de nineties, un mauvais goût de début des nineties. On a l’impression d’assister à une collaboration entre un Jon Bon Jovi au chant et au texte, Metallica à (…)

  • Moby : Hotel

    Moby a tout essayé. De la techno quand ce n’était qu’une culture underground (période Go, Hymn par exemple), du revival punk (l’album Animal rights) et même de la reprise copie carbone de Joy Division (l’inoxydable New Dawn fades).
    Et puis, d’une idée somme toute assez simple, dépoussiérer de vieux standards de gospel ou de 78 tours de blues, il a fait un hit mondial. L’album Play le (…)