jeudi 10 août 2006, par
Par les temps qui courent, les excès sucrés et trop riches en calories sont mal vus. C’est pourquoi je m’explique mal le succès de Keane.
Pas désagréable, certes, mais est-ce suffisant ? Eh bien, mes amis, mille fois non. On imagine que la prétention est au moins au niveau de Coldplay, mais on n’imite pas Coldplay, on l’écoute juste sans trop comprendre pourquoi ces petites choses fragiles nous touchent tant. A la rigueur, on pourrait citer Travis ou Ah-ha, ce qui est moins reluisant mais plus réaliste.
Alors, Keane ? Deux singles de fort honnête facture (Somewhere only we know, Everybody’s changing) donnent envie d’en savoir un peu plus.
Contrairement à ce que j’aurais imaginé, le reste de l’album n’est pas plus minimaliste, mais au contraire plus chargé, plus lourd. Car sans la mélodie qui porte le reste, on s’ennuie poliment. Les jolies choses sont vraiment Too much pour être crédibles (Bend and break, We might as well be strangers), voire horripilantes (Sunshine).
Maintenant, je regrette de ne pas les avoir vu au Pukkelpop, histoire de vérifier de visu le niveau d’arnaque. Car, s’ils se présentent sous la forme d’un trio batterie-chant-clavier, on entend clairement de la basse et le portable Mac mis bien en évidence sur le clip ne doit pas servir qu’à checker ses mails. C’est une autre chose qui me met mal à l’aise, en plus de l’exagération du pathos de la production très lisse.
C’est l’album de l’ennui cossu et poli des dimanche après-midi. Allez, un petit Walkabouts et on retrouve le sourire. (M.)
Dansante et hédoniste, la musique de Snapped Ankles se veut une distraction volontaire, un mécanisme de survie assumée plutôt qu’un aveuglement négation. Et c’est vraiment vital ici et maintenant. La danse comme manière de rassembler et d’évacuer. Pourquoi pas, surtout que ça n’inhibe pas l’action par ailleurs.
Surtout que sur le cinquième album de la formation londonienne n’est pas (…)
En matière de critique, tout est question de perception. Certes, on tente de définir le contexte, de placer une œuvre dans une époque au moment où elle se déroule (oui, c’est compliqué) mais souvent, on essaie en vain de définir nos affinités électives. Et puis si on n’arrive pas à expliquer, rien ne nous empêche de partager. Ainsi, on a adoré tout de suite ce que faisait Squid. En alliant (…)
Après l’énorme dans tous les sens du terme ...And Out The Void Came Love, le retour de The Veils a été plus rapide que prévu. Et il y a sans doute une explication à ça. En revenant, ils se sont concentrés sur un des aspects de leur style. On avait eu par le passé un album comme Time Stays, We Go qui était aussi plus uniforme dans un mid-tempo certes agréable mais pas vraiment à la hauteur de (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il faut bien commencer 2006 par quelque part. Alors pourquoi pas par un des plus gros vendeurs de l’hexagone ? Un double album qui ne m’est clairement pas destiné mais dont j’estime que les références sont suffisamment claires pour mériter une analyse. Et qui sait si en chemin on ne rencontrera pas quelque chose d’intéressant à écouter ou à en dire ? De plus, les gens qui passent ici (…)
Je sais c’est très mal ce que je fais : commencer une chronique avec des a priori comptables à la tonne...
Quoiqu’il en soit, voici donc la dernière lolita en date, Jojo. Un nom aussi simple n’augure déjà rien de bon, un album éponyme ne fait que confirmer les craintes, on est bien ici devant un produit marketing de grande consommation (nom facile, retenable même par les imbéciles).
Mais (…)
Nous sommes en 2006 et il est temps d’en finir avec les albums de 2005. Nous sommes en 2006 et certains semblent-ils ne l’ont pas encore réalisé.
Voilà ce qu’on pense en écoutant l’album des Rasmus. En effet, cette soupe à un sacré goût de nineties, un mauvais goût de début des nineties. On a l’impression d’assister à une collaboration entre un Jon Bon Jovi au chant et au texte, Metallica à (…)
Moby a tout essayé. De la techno quand ce n’était qu’une culture underground (période Go, Hymn par exemple), du revival punk (l’album Animal rights) et même de la reprise copie carbone de Joy Division (l’inoxydable New Dawn fades).
Et puis, d’une idée somme toute assez simple, dépoussiérer de vieux standards de gospel ou de 78 tours de blues, il a fait un hit mondial. L’album Play le (…)