jeudi 30 avril 2015, par
Quoi, les Nuits Botanique ont déjà commencé ? Eh oui, signe indéniable du temps qui passe très vite, la saison des festivals est lancée. Et on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une petite mise en bouche puisqu’on va vous parler d’un groupe majeur de la musique contemporaine.
Une première partie avant Godspeed, c’est un peu un apéro avant l’Oktoberfest, c’est un peu inutile. Pourtant, on est bien contents d’avoir découvert Xylouris White. Le duo peut en effet intriguer, regroupant un joueur grec de luth (Georges Xylouris) et un batteur australien (Jim White) notamment entendu du côté de Dirty Three et Crime and the City Solution. Mais ça marche, avec le jeu inspiré de White. Il y a même quelques très grands moments de transe là-dedans et c’est un choix assez pertinent comme première partie. D’ailleurs, le contrebassiste de Godspeed Thierry Amar vient les rejoindre pour les deux derniers morceaux. On vient d’entendre trois quarts d’heure de musique, et c’est loin d’être fini.
La première fois que j’avais vu le groupe canadien dans ce même Cirque Royal, j’étais confortablement assis sur un haut gradin, sachant que le spectacle cédait de toute façon le pas à la musique. Cette fois-ci pourtant, j’ai voulu voir ça de près (sans prendre de photos, celles en-dessous sont de la première partie). Voir quoi ? Huit musiciens (deux batteurs, deux bassistes, trois guitaristes et une violoniste) en arc de cercle, assis le plus souvent devant des amplis. Pas spectaculaire ? Non, pas dans l’acception showbiz du terme, mais cette musique prend souvent place très lentement et c’est toujours un plaisir de voir ce mur du son insurpassable se construire patiemment.
Fidèles à leur habitude, ils commencent par une longue intro et puis tout monte insensiblement. Ce n’est d’ailleurs pas tant une montée qu’une poussée continue, qui s’installe et ne lâche plus, ne lâche rien. C’est magnifique. Notez-le, en avril 2015 j’ai été le premier à dire du bien du sixième album de Godspeed qui sortira sans doute en 2017...
On sait comment se groupe fonctionne, avec des poussées de fièvre lentes et inexorables. Leur discographie compte remarquablement peu de titres mais certains sont assez emblématiques tout de même. Sur leur album de retour, on avait tout de suite identifié Mladic comme le plat de résistance. Il est livré ici, fort et intact. L’échine se secoue, l’émotion monte, la déflagration annoncée a bien lieu.
Second morceau inédit pour suivre. C’est aussi une excellente manière de découvrir des nouveautés, sur scène où ils prennent tout leur sens. On va vraiment attendre cet album. Même si on sait qu’un disque ne rend pas assez hommage aux sommets qu’ils peuvent atteindre. Le dernier par exemple compte de fort bons moments, mais ne prend toute sa dimension que live. Comme pour les vêtements, "il faut voir mis", il faut ressentir ça, ce son qui prend vie, qui prend forme et texture. On sait qu’il y a au milieu de l’album (du grand morceau en fait) une zone floue, de drone presque. On est là depuis deux heures trente, le concert a commencé il y a plus d’une heure et demie, mais on ne décroche même pas, voyant comment ils participent à la mise en place de ce magma. Avec toujours la violoniste Sophie Trudeau aux commandes douces. On l’avait déjà vue avec Silver Mt Zion, déjà flanquée d’Efrim Menuck et Thierry Amar. On sait qu’il y a une résurgence à la fin et on ne la manque pas. C’est l’emballement final.
Godspeed You ! Black Emperor est un cas limite de la musique contemporaine. On a beau connaitre certains de leurs poncifs, eux seuls peuvent pousser aussi loin l’évocation musicale, tenir en haleine pendant plus de deux heures. C’est un incontournable que je retournerai écouter encore et encore.
Les photos sont prises au téléphone, soyez indulgents...
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