Accueil > Critiques > 2015

Calexico - Edge of the Sun

lundi 8 juin 2015, par marc

Equilibre préservé


On ne peut souvent jamais réduire un groupe à un gimmick ou une formule, mais on aime tout de même retrouver facilement ses repères. Calexicofait partie de ces groupes qu’on avait pris l’habitude d’identifier immédiatement, et cette connivence immédiate faisait aussi partie du plaisir d’écoute.

On ne reconnait pas tout de suite le style Calexico puisque c’est un peu de synthé qui nous accueille. Mais la voix est là, cette intimité caressante qui surmonte tout. Falling From The Sky reçoit le renfort de Ben Bridwell (Band Of Horses) et c’est bien joli et engageant. La voix de JoeyBurns est d’ailleurs toujours aussi cool, grave et belle sur Miles From The Sea. C’est dans ces moments-là qu’ils donnent leur meilleur.

Si la rupture de style n’est pas à l’ordre du jour sur le huitième album du groupe de Tucson, Arizona, on constate qu’ils ont pris quelques libertés pour déplacer l’équilibre de leur mélange. Pour faire simple, ce qu’on a toujours aimé chez eux, c’est l’alliance de l’énergie sud-américaine et d’une finesse d’écriture d’indie américain haut-de-gamme. Si les cuivres attendus sont bien là sur le plus solide Bullets and Rocks, ils sont plutôt cantonnés au fond. On retrouve leur pedal-steel sur When The Angles Plated, tout est donc en place, y compris les morceaux abordés les orteils en éventail (When The Angels Played, Woodshed Waltz).

Fidèles à leurs habitudes, ils ont invité pas mal de (beau) monde sur cet album. Outre Bridwell déjà cité, on retrouve Neko Case sur Tapping On the Line, Nick Urata (DeVotchKa) ou encore Tinariwen. On en profite pour découvrir la Mexicaine Carla Morrisson sur Moon Never Rises qui a des airs d’Hope Sandovalqui aurait découvert les bienfaits de la tequila. On passe donc d’une belle mélancolie (Follow The River) à des espagnolades plus crevantes mais heureusement pas trop présentes (Cumbia de Donde).

Calexico prouve encore une fois que les grands groupes peuvent faire évoluer leur style par petites touches. Sans doute moins immédiat et moins fourni en morceaux inoubliables, Edge Of The Sun est un album sensible et prenant qui nous rappelle pourquoi on continue à les suivre.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Okkervil River, The Antlers - Band Together (Live)

    Okkervil River et The Antlers, c’est une certaine idée de l’indé sensible américain. Une tournée commune était une proposition alléchante qui malheureusement n’est pas passé par notre riant royaume. La double tournée solo de Will Sheff et Peter Silberman s’est donc muée en tournée commune avec un vrai groupe.
    Les expériences des concerts des deux formations étaient assez différentes (on en (…)

  • Swans – Birthing

    On ne s’attaque pas à un album de Swans à la légère, on le sait. D’ailleurs, leur album précédent qui semblait plus accueillant de prime abord le rendait aussi moins intéressant.Ils semblent avoir changé d’avis et reviennent donc à une ampleur impressionnante, estimant sans doute qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu.
    Aucune chance de ‘trop peu’ avec le format d’abord, 7 (…)

  • Matt Berninger – Get Sunk

    Pourquoi se lancer en solo ? C’est une question qui revient souvent pour les artistes ayant plusieurs projets en parallèle. Et la réponse varie en fonction de la personne, certes, mais aussi du contexte. Ce n’est évidemment pas pour combler un grand vide productif que Matt Berninger sort son second album sous son nom, The National est bien actif et au top de sa popularité comme en témoignait (…)

  • Beirut - A Study of Losses

    On vous avait déjà parlé de musiques de films, de séries, de documentaires, de spectacles de danse, d’installations et même de restaurants, on inaugure la musique de cirque. Dans le genre, difficile de faire plus raccord que le premier album de Beirut avec ses cuivres balkaniques. Mais le temps a passé et Zach Condon a consacré énormément d’efforts à sortir ce cet étroit carcan musical. Et ce (…)