lundi 23 novembre 2015, par
Marble Sounds et Isbells sont deux groupes proches et éloignés à la fois. Signés tous deux chez les indispensables Zeal Records de Leuven, ils partagent aussi une bonne partie de leur line-up. Pourtant, ils ont toujours su se différencier, pour proposer deux interprétations de la délicatesse. Donc, avant de découvrir le prochain album de Marble Sounds prévu pour le mois de janvier, penchons-nous sur cette sortie d’Isbells.
Le premier album avait été une bonne surprise, qui leur avait valu quelques comparaisons méritées avec Bon Iver. Le second avait confirmé ces belles dispositions (émaillées de passages dans des séries américaines célèbres et autres publicités) et ils poursuivent logiquement dans cette voie. Est-ce pour se différencier du groupe cousin qu’ils poussent encore leur côté délicat plus loin ? Difficile à dire, mais il n’en reste pas moins que cette discrétion du groupe de Gaëtan Vandewoude et Chantal Acda confine à l’évanescence parfois.
Un peu après le déjà très doux Billy, Calling et sa voix vocodée ne présente que des notes de piano éparses, des nappes très discrètes. Il n’y a aussi que très peu de guitare pour Nothing Goes Away qui s’en contente fort bien. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils ont renoncé à quelques passages plus sentis. Avec un peu de slide guitar, Hand On My Chest nous offre une densification en direct alors que le morceau semblait englué dans la même torpeur que le reste de l’album. Falling For You est aussi un peu plus enlevé. Et quand The Sound Of A Broken Man pousse encore plus loin la lenteur puis tente la remontée électrique, il nous livre un grand moment lumineux
En poussant encore plus loin l’intimité, Isbells produit un album presque abstrait, confinant à l’ambient parfois. Pas étonnant qu’ils partagent l’affiche avec leur compagnon de label Illuminine, pour des soirées qu’on devine très intimes. Autant le dire, la lenteur occasionnelle est un peu trop poussée pour moi mais fort heureusement, leurs poussées relancent souvent l’intérêt, montrant qu’il suffit de très peu de choses pour qu’ils deviennent vraiment touchants.
Marble Sounds figure sur la liste des groupes jamais pris en défaut et probablement sous-estimés depuis quinze ans maintenant. Ce sixième album (pour autant de critiques ici) confirme leur statut tout en proposant de nouvelles choses.
On avait déjà remarqué que leurs albums d’une constance remarquable manquaient peut-être d’un single marquant. Il y a plusieurs candidats ici. Et dès le (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
On ne va pas tourner autour du pot, si vous tenez à apposer une étiquette sur votre flacon d’Endless Dive, celle de post-rock adhèrera. Mais on est clairement à la limite du genre, avec une vraie personnalité qui dévie souvent vers le folktronica. Il faut dire que le ton très fortement mélancolique est encore augmenté par des incrustations de sons et dialogues fixés sur VHS ou cassette, voire (…)
Ce qui est étonnant avec les retours, c’est qu’on ne sait jamais combien de temps ils vont durer. Groupe actif dans les années ’80, ils étaient revenus il y a deux ans le temps d’un Echoing Reverie qui montrait un savoir-faire et une versatilité qui n’était pas à la portée du premier débutant. Ils sont donc de nouveau là pour de bon et on peut dire que les qualités perçues alors ne se sont pas (…)
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)