Accueil > Critiques > 2024

Sage Comme Des Sauvages - Maison Maquis

vendredi 7 juin 2024, par marc


On ne le répétera jamais assez, l’humour et le regard peuvent tout transformer. Surtout quand le plan de base est un peu en dehors de notre zone d’intérêt. Luxe Misère avait déjà pu transcender ça, avait déjà plu, donc on était tout de suite en bon termes avec le duo franco-américano-greco-corsobruxellois, composé d’Ava Carrère et d’Ismaël Colombani.

Bien franchement, il n’y a pas des masses d’albums qui me font vraiment rire et ici, le sens de la formule fait vraiment mouche (On te l’avait dit/de pas manger les cacahuètes/c’est plein de pipi/C’est comme grignoter des braguettes). Et c’est encore mieux en tant que bénéfice collatéral et pas comme but premier.

On entend encore un peu de créole cette fois-ci, mais on leur pardonne parce que ça correspond bien au ton de l’album et à leur style en général. Rendez-nous William Dunker quand même... On enchaine sur un morceau en Grec pour compléter l’intermède Le Monde Est Un Village, qui leur va bien au teint convenons-en aussi. Mais on préférera la langue de Vianney qui nous vaut de grands moments. L’Inverse est quand même irrésistible.

Non, on ne pensait pas danser en évoquant Cthulu ou un Abcès mais ils réussissent ça. Pas envie de danser ? Le Loyer (magnifique morceau) ou Vélo viennent nous rappeler la dure réalité sans cynisme ni désabusement. Ils oscillent donc entre entrain et langueur, le premier s’exprimant fort bien dans les belles harmonies de Saint-Martin l’Olive.

Alors que tout semble indiquer un taux de boboïsation élevé, on découvre que c’est infiniment plus complexe et pertinent que ça. De la musique et un ton qui permet les surgissements, Sage Comme Des Sauvages s’est imposé naturellement et hausse encore le niveau sur ce bel album.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Nesles - Barocco

    On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
    L’entame de Beckett tend plus vers un krautrock indolent (…)

  • Chasseur – Nos Vies en Parallèle

    Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
    Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)

  • Jeanne Cherhal - Jeanne

    Jeanne Cherhal est une chanteuse moderne. Elle n’a en tous cas jamais reculé devant la dualité entre chansons d’amour et chansons sur la condition féminine, on ne décèle ici aucune déviation de sa trajectoire en la matière. Paradoxalement, c’est le conseil mal informé d’un exécutif de maison de disque qui lui a suggéré que ça pourrait être pas mal, pour elle, d’écrire des chansons féministes (…)

  • Nicolas Jules – Rock ’n Roll Marabout

    “Un disque de rock’n’roll en solo. Tout comme le chanteur sur la pochette n’est pas Chuck Berry, l’oiseau n’est pas un marabout mais un jabiru d’Amérique.”
    Même la lacunaire introduction est du Nicolas Jules pur jus, ça ne change pas. Ce qui change, et c’est une excellente nouvelle c’est que ses albums sont disponibles sur Bandcamp, qui reste une façon efficace de soutenir les artistes et (…)