jeudi 13 mai 2010, par
La joie, pourquoi ?
Bien que n’étant pas une personne fondamentalement dépressive ou même triste, mes inclinations musicales sont souvent plutôt mélancoliques. Je ne sais pas pourquoi, mais j’imagine aisément que c’est le cas de beaucoup de vous. Où je veux en venir, c’est que la musique joyeuse et positive, je trouve ça parfois un peu suspicieux. Or c’est ce qui distingue les New Pornographers de tout un pan de la musique indie nord-américaine, c’est leur bonne humeur. Dans le genre, ça s’exprime par des chœurs en pagaille, et un joyeux bordel de composition. On est pilepoil dans cette acception dès Moves qui ouvre l’album.
Il m’a fallu un petit temps pour m’imprégner de cet album, pour reconnaitre les bons morceaux (Sweet Talk, Sweet Talk est excellent) et apprécier cette insouciance qui n’est qu’une façade. Car après une approche un tantinet réticente, le charme finit par opérer. Les forces en présence sont quand même de premier ordre et ça paie. Rappelons pour l’occasion et l’édification des masses que le patronyme un brin racoleur cache une formation qui a une composition assez hétéroclite puisqu’on retrouve pêle-mêle Carl Newman (inconnu de mon bataillon mais qui compose une bonne parie des titres), la chanteuse alt.country (désignation de la country qu’on ose écouter sans craindre de se faire taxer de bouseux) Neko Case et surtout Dan Bejar.
Je dis surtout parce que ce que Dan produit sous le nom de Destroyer est vraiment parmi ce que je préfère. Apparemment, il y a ceux qui écoutent ce groupe pour lui et ceux qui l’écoutent malgré lui. Ses morceaux sont en tous cas immédiatement reconnaissables. Comme sur ses albums, on sent un côté pas loin de l’émotion qui ne fait que l’effleurer. Son apport est intéressant parce qu’il utilise la convention de ce groupe pop avec des chœurs partout, tout le temps ou presque, des respons et tout. I You Can’t See My Mirrors avec ses guitares typiques qu’il a placé plus discrètement Daughter Of Sorrow qui lui ressemble le plus, languide, imprévisible) sont en tous cas ceux que je préfère.
Comme pour ses travaux solo, je serais plus mitigé en ce qui concerne Neko Case. On la sent à l’aise dans le projet, et son ton franc domine un My Shepard mais ce n’est pas ce que je préfère. Et puis comme si tout ça ne suffisait pas, on retrouve cette Fois-Ci Annie Clarke (St Vincent), Zach Condon (Beirut) et Will Sheff (Okkervil River) en renfort. Si le monde d’une certaine musique nord-américaine vous est inconnu, désolé pour tous ces noms.
Pour le reste, c’est un album gentil tout plein ou ils sifflent même (en secouant la tête imagine-t-on) sur Crash Years. Dans la pop, ce qui est compliqué diminue mon plaisir. Le moins immédiat Up In The Dark me séduit donc logiquement moins. Par contre, le ton un peu plus dur (enfin, c’est pas Slayer non plus…) de Your Hands (Together) et ça leur va plutôt bien.
Finalement, ce qui m’a aidé à garder le contact avec le groupe, c’est une unique chanson que j’adore toujours autant, My Rights versus Yours. Il manque ce titre formidable, mais la moyenne reste plus élevée ici, faisant de ce Together une plus franche réussite. La conjonction des talents, palpable sur bien des projets canadiens (Swan Lake, ce genre) marche encore ici pour notre plus grande joie. Pourquoi la joie d’ailleurs ?
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)
Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)
Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
Même s’il ne convient pas de juger un livre (…)
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)