jeudi 17 mai 2007, par
Dans la série, "Les oxymorons connus", aujourd’hui, le ’rock adulte’
Il est des groupes atypiques dans leur biotope, au parcours un peu inhabituel. Wilco est à cet égard un peu à part, pratiquant un rock très teinté de classicisme seventies et passé d’un état brouillon à un état de grâce en un seul album.
C’est lors de leur phase euphorique que je les avais rattrapés. Rappelez-vous la magistrale entrée en matière de A Ghost Is Born. Une guitare venait déchirer un morceau d’une grande délicatesse, l’entraînant dans les plaines du Crazy Horse. Ici la guitare du premier morceau vient juste faire joli. Au lieu de la distorsion, un son presque easy-listening. On ne fait que le soupçonner, tout le drame de ce qui va suivre est posé. La confirmation de ce mauvais pressentiment prendra un peu de temps vu que le second morceau (You Are My Face) est plus enlevé.
Ce qui frappe d’emblée, c’est que Wilco n’a pas tenté de refaire le coup de son meilleur album, mais de bouger, d’évoluer. A priori, l’intention est louable. Mais personnellement, je ne peux que me désoler de leur nouvelle direction. Car de sympathiques espoirs en flamboyantes confirmations, ils sont maintenant passés du côté d’un rock ‘mature ‘, ce qui est une oxymore que je n’apprécie que moyennement.
S’il y a quelque chose qu’on ne peut pas reprocher à Wilco, c’est leur talent de composition et d’interprétation. Il y a donc toujours de bonnes parties de guitare (Impossible Germany), voire des solos qui ‘déchirent’ (Side With The Seeds) ou encore carrément exagérés (la plage titulaire qui est sans ça une fort honorable balade) avec de la steel partout. Dans le rayon des goûts douteux, le proto-funk de Walken et l’orgue par trop marqué pattes-d’eph’ de Shake It Off tiennent la corde. La musique bien composée, bien jouée, bien chantée, mélodiquement réussie, aux parties instrumentales soignées peut se révéler si pas ennuyeuse, du moins pas indispensable.
Ce Sky Blue Sky ne suit certes pas la ligne d’orthodoxie de l’indé américain mais d’autres se situent dans cette marge. Citons par exemple My Morning Jacket qui a décidé de ne pas choisir entre alternatif et jam-band. Dans le même ordre d’idées, les albums récents de Bright Eyes et Midlake sont un peu dans la même veine. Ils sont américains et les autoroutes interminables et la musique qui va avec ne sont pas loin. Pour ne rien vous cacher, je l’ai même testé après une journée de boulot sur l’Interstate 5. Il y a sa place, c’est indéniable. Mais contrairement aux deux groupes cités qui alternaient le splendide et le pas emballant, la qualité est constante ici (un petit bonus pour l’excellent morceau final On And On And On qui nous récompense d’être arrivés au bout).
Certes, ils ont gardé cette capacité à détourner un morceau, pour pouvoir montrer à l’auditeur Plus chouette avec des accélérations (Side With The Seeds) parce que ce sont avant tout de bons instrumentistes. Mais le procédé est trop employé top systématiquement et ressemble trop à ce qu’ils ont déjà fait. C’est de toute façon un album qui se déforce à fur et à mesure qu’on rentre dans le détail. Par contre, pris d’un bloc, il est sympathique, ce qui est un pas en arrière. Prises individuellement, les chansons sont toutes dignes. Mais 12 de suite, c’est un défi à l’attention.
Le soleil brille ? Wilco vous accompagnera dans vos déplacements lents sans vous inspirer de spleen. C’est déjà pas mal. Mais au vu de l’émotion pure qui sourdait de l’album précédent, on attendait plus, beaucoup plus du nouveau Wilco qui marque une régression notable vers les territoires balisés d’un rock fm de haute qualité.
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Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
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