mercredi 17 septembre 2008, par
Punk tropical. Sisi
La vie d’un groupe qui se lance de nos jours ne doit pas être facile. Plusieurs problèmes se poseraient. Tout d’abord le genre pratiqué est libre, et toutes les boutures ou presque ont été tentées. Donc pas facile de trouver la combinaison intéressante. Ces Californiens ont quant à eux décidé de mélanger sons caribéens (ou afros parfois) et fureur. Ensuite, à l’heure du référencement par myspace, les noms se doivent d’être uniques. Un rapide coup d’œil à la liste des groupes critiqués ici vous fera réaliser à quelles extrémités certains en sont réduits. C’est le nom d’un acteur décédé qui fait ici office. Et ça sonne plutôt bien si vous voulez mon avis.
Ainsi, je vous ai promis du punk tropical. Punk n’est pas à prendre dans l’acception la plus littérale du terme (one-two-three-four) bien entendu, mais une fois retiré les velléités ensoleillées, les titres sont bruts, bruyants, brouillons aussi, et surtout énergiques. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre cette composante. Ce sont aussi des morceaux qui jouent plus sur la mélopée, donc qui évoquent immanquablement El Guincho. D’ailleurs, ça m’effraie un peu toutes ces références circulaires sur ce site. On compare en rond, non ? Mais d’un autre côté, c’est assez cohérent. Et puis si vous avez été attentifs, je peux aussi parler des deux énervés de No Age qui ont eu aussi dépoussiéré des genres comme le shoegaze en y mettant leur ardeur juvénile. Comme si les petits frères d’Animal Collective répétaient dans la cave avec des guitares, poursuivant l’introduction de des rythmes afros dans une indie pop qui n’en demandait pas tant. Vampire Weekend avait remis ça au goût du jour et puis d’autres avaient un peu anticipé la tendance.
Evidemment, parfois c’est bordélique à la limite du tolérable (certains passages de World Heart). C’est que la combinaison guitares aigües/groove qui martèle/lancinance/fureur n’est pas le cocktail le plus doux à l’oreille a priori. Mais fort heureusement, parfois on est attirés tout de suite par un Animal Ghosts.
Note au jeune groupe du départ : une bonne manière de se faire répertorier arty est l’indispensable présence d’instrumentaux évidemment. C’est Visi Rings qui s’y colle ici et une pulsation sourde, organique presque, surgit du son concassé de Whatever Forever.
Il faut s’attendre à deux effets à l’écoute de ce Skeleton : une bonne dose de bonne humeur et un solide mal de crane. Car si vous dépassez la dose prescrite, cet effet secondaire est à prévoir. A vous d’adapter votre consommation parce que ce serait dommage de passer à côté d’une des plus improbables hybridations de cette époque ou le concept même de tabou musical est proscrit. Ca va pogoter dans les cases.
Le hasard fait qu’on a dans la pile plus de disques furieux que d’habitude. Ou alors c’est un contexte musical dont on ne perçoit que des bribes. Ce qu’on aime aussi, c’est qu’il y toujours sur ces albums ces moments ou la tension ne passe plus par une certaine violence. Et pour cet album qui voit Raphaële Germser et Audrey Dechèvre entourer Lou K (Lucie Lefauconnier), ça n’a pas raté non (…)
Si on vous parle de Coilguns pour la première fois, nous avons déjà rencontré deux de ses membres, Louis Jucker et Jona Nido à travers Trounce. Mais pas de blastbeats ici, on est dans un noise hardcore plus ‘classique’, c’est à dire toujours à la lisière de notre zone de confort mais qui a de sérieux atouts à faire valoir.
Une efficacité certaine d’abord. Niveau rythmique, ça joue, (…)
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Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
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