mardi 3 janvier 2017, par
Il faut parfois oser dépasser son pré carré, s’aventurer à la lisière pour découvrir du nouveau. Et ce nouveau, pour moi, est par exemple ce Dum Spiro, coordination des talents de musicien de Francis Esteves et du slameur Zedrine. Le résultat n’est pas a proprement parler un album de hip-hop vu que ça semble plus pensé comme un projet musical, pas des textes qui réclamaient un habillage (on signale même des instrumentaux). Dans un autre genre, on se rappelle de ce que nous avait livré Filiamotsa.
Logiquement pourtant, les voix sont mises en avant. Le flow n’est donc pas celui du rap (on s’en rapproche pourtant assez sur le très réussi Elle Rêve), on parlerait plutôt de chanson française déclamée. Surtout que les thèmes ne sont pas non plus urbains, de banlieue ou de bling-bling. Non, on est dans l’intime ici, la réflexion (Future Past). Parce que voilà, on a de l’empathie sur Combien de Vies, cette vie vécue, ces sentiments, ces regrets sont universels.
Avec du vrai anglophone dedans. Comme chez Joseph d’Anvers, ces incursions dans la langue de Dylan n’est pas la meilleure part. Mais c’est un tout petit détail parce que le plus important, c’est la densité de Between The Lines, l’apport de grosses guitares sur S’Envoler ou le single Les Mâts Chancellent où la diction véloce est bien appuyée par du picking. Au final, l’exercice est convaincant et on ne regrette pas de s’être aventuré au-delà de la lisière
Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)
Jeanne Cherhal est une chanteuse moderne. Elle n’a en tous cas jamais reculé devant la dualité entre chansons d’amour et chansons sur la condition féminine, on ne décèle ici aucune déviation de sa trajectoire en la matière. Paradoxalement, c’est le conseil mal informé d’un exécutif de maison de disque qui lui a suggéré que ça pourrait être pas mal, pour elle, d’écrire des chansons féministes (…)
“Un disque de rock’n’roll en solo. Tout comme le chanteur sur la pochette n’est pas Chuck Berry, l’oiseau n’est pas un marabout mais un jabiru d’Amérique.”
Même la lacunaire introduction est du Nicolas Jules pur jus, ça ne change pas. Ce qui change, et c’est une excellente nouvelle c’est que ses albums sont disponibles sur Bandcamp, qui reste une façon efficace de soutenir les artistes et (…)
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Et si la faible teneur en hip-hop de ces colonnes était plus fondée sur notre incapacité à en parler proprement que sur le plaisir réel de l’écoute ? C’est en effet étonnant d’avoir si peu de commentaire sur un EP qu’on a énormément écouté ces dernières semaines. On avait déjà évoqué la qualité de la scène suisse. Que ce soit dans la pop indé haut de gamme (Gina Eté, Odd Beholder), le rock (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)
Alors que les dossiers de presse font état d’un album qui n’existe que dans la tête de ceux qui le défendent, il est difficile de faire mieux que Un album de la presque-maturité où la mélancolie succède presque au second degré... Cela risque d’en faire pleurer plus d’un·e !
Cette laconique présentation met le doigt sur ce qui fait la spécificité de Peritelle, ’presque’. Parce que c’est dans (…)
Pendant plusieurs années, on a pris l’habitude de croiser des morceaux de Glauque, à un tel point qu’on était persuadés que ce premier album n’en était pas un. Mais entre recevoir un morceau percutant de temps en temps et enchainer autant d’upercuts d’un coup, il y a tout de même une fameuse marge.
Evidemment, le champ lexical de la boxe n’est pas facile à éviter ici. ‘Album coup-de-poing’ (…)