lundi 12 novembre 2018, par
Le post-rock est comme une vague qui revient sans cesse. Non plus sur une plage fréquentée mais au fond d’une crique connue des seuls amateurs. Les formations reviennent donc très souvent pour notre plaisir.
This Will Destroy You est une des formations phares du genre en tous cas, et ce depuis leur premier mini-album ressorti cette année pour commémorer ses dix ans. Ce qu’on y entendait était très marqué par le courant mélodique du genre (penser à Explosions In The Sky). La suite sera plus dense, loin du surplace fustigé par certains mais on sait plus ou moins ce qu’on est en droit d’attendre d’un de leurs albums.
Ils gardent leurs montées en mode léger sur To Win, Somebody’s Got To Lose (le post-rock est assez friand de slogans). Le déboulement aura lieu sur Syncage (plusieurs déboulements même, en couches). Il sera forcément dense et bruyant, mais gardera sa ligne mélodique directrice, ce qui est une de leurs marques de fabrique. La relative nouveauté, ce sont ces morceaux presque ambient (Allegiance) donc plutôt éloignés de la sculpture sur son de leurs derniers albums. Like This est aussi substantiellement plus léger que ce qu’on connait d’eux. D’une manière générale, ça reste bien majestueux (Weeping Window) et ils gardent malgré tout leur attrait pour leur veine plus classique sur Go Away Closer.
Sans doute moins fascinant que par le passé, la musique de This Will Destroy You arrive à garder sa singularité dans un genre post-rock souvent statique. Leur cinquième album revient sur des pistes qu’ils ont déjà exploré (la mélodie, les textures denses) et en défriche de nouvelles à la lisière de l’ambient.
La critique était écrite et mise en page et attendait sagement sa place dans la file chargée des albums de la rentrée. Et puis paf, le successeur de New Others Part One est arrivé sans crier gare, sans signe avant-coureur. Mono nous avait déjà fait le coup des albums jumeaux et This Will Destroy You s’y met aussi.
Comme pour mieux se situer dans la continuité d’un autre, il commence pied au plancher, exercice que la formation américaine maîtrise. La tension construite plus patiemment sur Clubs avant la déflagration sur un mode plus direct et puis un retour au calme tout aussi attendu qui n’est pas sans rappeler quelques coreligionnaires (Mono, le Mogwai des débuts). C’est presque un poncif mais on se voit mal bouder son plaisir non plus.
Cascade peut se ressentir comme une série de vagues qui viennent s’écraser. Il y a aussi des plages à la limite de l’ambient et du drone (New Promise Land Inc.) et le headbanging lent est de rigueur sur le long Provoke final.
Complément forcément indispensable de la première partie, ce versant-ci est plus classique tout en gardant l’impressionnante science du son de la formation.
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