vendredi 11 novembre 2022, par
La transitivité simple qui veut que les amis de nos amis soient aussi nos amis connait certes quelques ratés mais reste une base solide. C’est lacollaboration avec Centredumonde sur un bel EP qui nous avait signalé Garden With Lips et l’occasion est belle de se frotter à un album complet. Surtout que comme on va le voir, la découverte est de taille.
On commence par un instrumental languide, que certains plus âgés pourront rapprocher de la période Faith de The Cure et c’est une bonne entrée en matière pour ce qui reste de la chanson française mais qui s’extrait de ce cadre qui peut être étriqué. On retrouve cette influence dans plusieurs morceaux et les climats conférés sont plus que plaisants.
Ces morceaux plus filandreux qu’il n’y parait et qui nous coincent dans leurs filets (Au Bout De La Nuit). C’est cette densité qui plait (Animal), cette propension à pousser jusqu’à l’incandescence la fausse simplicité d’une mélodie
Ce qui rend ces morceaux aussi lancinants (Descendre). Des zébrures électriques peuvent perturber le groove paradoxal de Tu Bouges. Il nous quitte sur Avant Le Flou qui est une nouvelle brillante démonstration de son style.
Certains l’ont senti très vite, certains patronymes ne conviennent plus à la musique pratiquée. Clap Your Hands Say Yeah ou Miam Monster Miam sont les deux premiers exemples qui viennent en tête et ce nom-ci interloque aussi. Mais ce n’est qu’un des éléments du mystère. La poésie est un peu sombre mais il trouve le bon ton, celui qui s’entortille et monte avec le son. Ce Magnolia nous fournit donc des émotions fortes et cette sortie de l’Eglise de la petite folie (où il est également graphiste) est une belle découverte francophone, de celles qui accompagnent en laissant une trace.
On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
L’entame de Beckett tend plus vers un krautrock indolent (…)
Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)
Jeanne Cherhal est une chanteuse moderne. Elle n’a en tous cas jamais reculé devant la dualité entre chansons d’amour et chansons sur la condition féminine, on ne décèle ici aucune déviation de sa trajectoire en la matière. Paradoxalement, c’est le conseil mal informé d’un exécutif de maison de disque qui lui a suggéré que ça pourrait être pas mal, pour elle, d’écrire des chansons féministes (…)
“Un disque de rock’n’roll en solo. Tout comme le chanteur sur la pochette n’est pas Chuck Berry, l’oiseau n’est pas un marabout mais un jabiru d’Amérique.”
Même la lacunaire introduction est du Nicolas Jules pur jus, ça ne change pas. Ce qui change, et c’est une excellente nouvelle c’est que ses albums sont disponibles sur Bandcamp, qui reste une façon efficace de soutenir les artistes et (…)