vendredi 9 avril 2021, par
Musicienne de Yann Tiersen, collaboratrice de Tindersticks ou Oiseaux-Tempête, la Strasbourgeoise Christine Ott est une artiste qu’on a souvent entendue avant d’en entendre parler comme moitié du passionnant duo Snowdrops l’an passé. On avait aussi retenu le nom de Fredo Viola pour un album qui avait laissé un douloureux souvenir malgré un très enthousiasmant remix par Fink qu’on ne connaissait pas encore. On ne retrouve pas cette inclination expérimentale fort heureusement et la collaboration est pour le moins fructueuse.
L’entame de ce quatrième album solo est un peu sombre, pas complètement drone même si le travail des textures est vraiment poussé. Cette pulsation de Time To Die est en tous cas vraiment bienvenue, comme un fil d’Ariane. Cet album est aussi séquencé comme un voyage, certes pas physique. Les moyens évoluent d’un morceau à l’autre, partant du plus abstrait pour laisser une place toujours plus grande au piano, parfois rehaussé de chœurs.
Vous êtes venus, vous avez acheté un ticket en quasi connaissance de cause. Le classique contemporain est extrêmement vaste et quand on y fait écho ici, c’est souvent le versant plus mélodique. La beauté réelle de cet album peut aussi impressionner. Il y a logiquement moins d’Ondes Marthenot et plus de piano. Quand il est laissé seul sur Miroirs, on se rend compte qu’il n’a pas besoin de grands renforts.
Le piano de Brumes n’est pas dissonant et même si les lignes mélodiques ne sont pas limpides, on se laisse emporter parce qu’il y a une idée, un cheminement ici aussi. On s’éloigne donc sensiblement de l’univers si facile d’accès (et si plaisant) de Yann Tiersen. Pour un temps du moins. Le piano de Landscape et ses chœurs aériens est plus fluide, plus lancinant et on retrouve de la beauté pure dans les entrelacs d’Horizons Fauves.
Plus la musique est aventureuse, plus la part de subjectivité grandit, plus la part d’adhésion est compliquée à partager et plus la critique devient abstraite, voire absconse. Mais le devoir ici est d’encourager à se frotter à une artiste contemporaine d’importance.
C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
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