vendredi 8 mars 2024, par
Il ne nous est jamais arrivé de penser qu’une voix manquait à des morceaux. Même quand Albin de la Simone a jeté sur un album instrumental ce qui est devenu plus tard de ’vraies’ chansons, l’élément vocal ne semblait pas indispensable. Dans le cas de Midas Fall par contre, le chant a toujours semblé de trop, redondant par rapport à la majesté du post-rock qui l’entoure. On aborde donc cet album en connaissance de cause, les réticences aux aguets. Et bon, elle en fait des caisses la chanteuse Elizabeth Heaton, on imagine ce que ce serait sans. Mais ça fonctionne tout de même.
Cette musique conviendra donc à ceux qui estiment qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu mais dans ce cadre, les constructions un peu chargées de Midas Fall. Parce que les morceaux ne sont plus articulés comme des morceaux de post-rock dont la voix serait un instrument. Il y a de la place pour les deux, pour monter sur I Am Wrong.
C’est paradoxalement quand le tempo ralentit que cette élégie plait le moins. Salt doit donc attendre une fort belle montée pour donner son plein potentiel. C’est un cas de figure qui se présente tout au long de cet album, ces accalmies élégiaques sont moins convaincantes que les moments plus enlevés. Il y des cordes aussi, notamment au détour de Point of Diminishing Return. On vous avait bien dit que c’était une musique riche. Il y a même une pulsation presque électronique sur la plage titulaire.
L’album de la réconciliation ? Peut-être. En tous cas, si la voix semble toujours trop expressive, les morceaux semblent plus cohérents avec leur style et dégagent une force plus patente.
Si Mogwai est un des premiers noms qui vient à l’esprit quand on parle de post-rock, ils en ont abandonné bien des recettes il y a fort longtemps. C’est sans doute cette volonté d’évolution, certes mesurée mais constante qui leur permet ces 30 ans d’existence déjà et de nous gratifier d’un onzième album.
Une constante, c’est leur amour du titre tordu, sans doute des private jokes opaques (…)
Les groupes indés dont on parle ici ont parfois l’occasion d’arrondir leurs fins de mois en plaçant un morceau ou l’autre dans une œuvre audiovisuelle. Pour les groupes de post-rock, le potentiel est encore plus grand. Outre ceux qui placent un titre comme la très belle utilisation de East Hastings de Godspeed You ! Black Emperor - No Title as of 13 February 2024 28,340 Dead dans Under the (…)
Le style, les ambiances de Wyatt E. étaient déjà connues et on les retrouve toujours avec autant de plaisir. A la lisière de choses connues (post-rock, doom), ils ont toujours su ajouter une touche personnelle. Il existe des exemples de post-rock avec des ambiances proche-orientales. Citons Esmerine ou Oiseaux-Tempête mais ceci a une coloration différente. L’ambition est d’explorer l’ancienne (…)
Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
Même s’il ne convient pas de juger un livre (…)